Voici, en avant-goût, un extrait de l'ouvrage
Une occasion exceptionnelle
de reconquérir, en un jour d'évasion,
des années de plaisir et de joie perdues!
L’enfance et quelques origines de la dictature
"… beaucoup de dictateurs sont des hommes de nature mystérieuse ou d'origine tourmentée et souffrent de complexe dès le bas âge. Ils s’estiment mal aimés, malheureux d’avoir été abandonnés ou rejetés dans leurs environnements et d’avoir subi des tortures physiques ou morales ainsi que les affres de la pauvreté..."
Lorsqu’il sonna six heures, Bineta se remit totalement dans sa chambre moderne et alluma son poste récepteur radio. Elle choisit une chaîne d’information locale où un journaliste chroniqueur de la politique évoque les péripéties des enfances controversées et des fins tragiques de quelques grands monarques de l’histoire de l’humanité. Le journaliste livre son récit par les affirmations suivantes : "… beaucoup de dictateurs sont des hommes de nature mystérieuse ou d'origine tourmentée et souffrent de complexe dès le bas âge. Ils s’estiment mal aimés, malheureux d’avoir été abandonnés ou rejetés dans leurs environnements et d’avoir subi des tortures physiques ou morales ainsi que les affres de la pauvreté. Ils sont aussi victimes d’une injustice naturelle aux parcs, à l’école, aux moments de jeux et de la détente amicale : petite taille, handicap physique ou autre. Dans un cas comme dans l’autre, il y a un manque psychologique que certains dictateurs cherchent, par tous les moyens et une fois le pouvoir conquis, à compenser, comme l’indiquait Sigmund Freud dans sa «Théorie du manque »
C’est vraiment curieux que le mystère entoure la naissance de la grande civilisation de l’antiquité européenne, à la lumière de la légende de Romulus, fondateur éponyme et premier monarque de Rome. Il fut abandonné avec son frère jumeau Remus et fut, comme lui, allaité par une louve, puis recueilli par le berger Faustulus. Romulus tua son frère Remus, qui, par dérision, refusa de reconnaître le pouvoir déclaré du premier. La grande civilisation romaine est remarquablement d’origine controversée !
Chazulu, le chef Ngongi de l’actuelle Afrique Sudasuda, fut un bâtard exceptionnel. Il fut élevé très difficilement par sa mère Mandi. Celle-ci fut répudiée par Singanga qui, refusant d’assumer la responsabilité de la grossesse de Mandi, répandit le bruit selon lequel celle-ci n’était pas enceinte, mais souffrait d’une maladie très contagieuse qui provoque de grandes douleurs intestinales et le gonflement du ventre. La population mit méchamment en quarantaine l’innocente Mandi et sa grossesse, en la congédiant du village du chef Singanga. Qu’à cela ne tienne, Chazulu naquit, grandit et fonda la nation Zoundoue. Par son génie militaire et sa puissance armée, il se rendit maître suprême de Bwazundu et pratiqua l’épuration ethnique. Sa violente invasion « le fecande » provoqua des mutations profondes, des désordres et de grandes migrations en Afrique. Très combattu à cause de la grandeur et les excès de son pouvoir, Chazulu fut poignardé par son demi-frère Dinganga qui lui succéda au pouvoir !
Depuis son enfance européenne, A. Lütter était complexé aux rencontres familiales, à l’école, aux parcs d’attractions et lors des festivités nationales à cause de sa petite taille. A la jeunesse éclairée, pour prouver ses capacités et sa suprématie vis-à-vis de ses prochains et compatriotes, il envahit successivement des territoires voisins, en vue de mettre sous sa botte le monde entier. Il rencontra finalement une farouche résistance de la part de la communauté internationale, en général, et des forces alliées occidentales, en particulier. Craignant le déshonneur à la suite de la guerre qu’il avait provoquée en 1939, il se suicida avec toute sa famille, en 1945. Les restes de son corps n’ont jamais été retrouvés !
Le président Moto Tséko Tséko qui n’avait que huit ans révolus à la mort de son père en 1928, était difficilement porté, nourri, entretenu, surveillé et éduqué par sa mère seule qui se trouvait sans ressources importantes. Il s’empara du pouvoir par la force et instaura une des dictatures les plus tortionnaires du monde. Il régna dans le Tongo central pendant plus de trente ans, sans partage. Le président Moto Tséko Tséko finit par quitter le pouvoir dans des conditions déplorables ! Autant sa mère le chérit, autant il chérit son pouvoir. Chérir sans limite, c’est une passion mortelle. Le peuple qu’il dirigea en paya lourdement les frais !
Tous ces remarquables événements illustrent éloquemment le mauvais traitement infligé à l’enfant depuis la haute antiquité et ses conséquences dans la marche de l’humanité. Evitons tous de ne jamais négliger, abandonner, humilier et violenter les enfants. Au contraire, nous devons sans relâche nous engager à promouvoir les Droits de l’Enfant. L’avenir de toute la planète en dépend. Merci de nous avoir prêté votre attention. Katako Kombe, Radio Tongo Internationale. A la prochaine !"
Cette chronique eût un impact réel sur Bineta. Sa conscience a été de nouveau interpellée, ébranlée aussi. Elle a été davantage motivée. « Nous avons commencé en retard notre action pour la promotion des droits de l’enfant. Mieux vaut tard que jamais…L’essentiel, pour l’instant, c’est d’intensifier la vulgarisation de la Convention relative aux Droits de l’Enfant sans désemparer et sans capituler », renchérit Bineta en monologue. Elle prit, comme à la guerre, son petit déjeuner. Elle s’empressa à amorcer sa randonnée exploratoire à travers la région pour laquelle elle reçut la mission d’enquêter sur la violence envers les enfants et ses incidents ainsi que de vulgariser cette convention internationale.