...ancien vice-ministre à la Coopération internationale du gouvernement présidé par le défunt Laurent –Désiré Kabila et candidat aux élections présidentielles de 2006 desquelles il garde un souvenir aigre-amer : il reste persuadé d’y avoir été victime d’un tripatouillage systématique visant de l’écraser et de l’isoler
Depuis la découverte macabre d’une fosse commune contenant 425 cadavres dans la commune de Maluku, située à 80 Kilomètres du centre d’affaires de Kinshasa, des réactions et déclarations diverses fusent de tous les côtés, de tous les milieux kinois, de toutes les couches de la société congolaise et de la communauté internationale, aussi. Autant Maluku défraie la chronique, autant l’étau se resserre autour du gouvernement Matata Mponyo, autant, surtout, les services de police et de sécurité se retrouvent dans de mauvais draps.
Dans la suite des réactions, réapparaît Thassinda Uba Thassinda M’bwakwa, ancien vice-ministre à la Coopération internationale du gouvernement présidé par le défunt Laurent –Désiré Kabila et candidat aux élections présidentielles de 2006 desquelles il garde un souvenir aigre-amer : il reste persuadé d’y avoir été victime d’un tripatouillage systématique visant de l’écraser et de l’isoler. Qu’à cela ne tienne, il poursuit sans désemparer son combat politique…
Spécialiste du Moyen-Orient, expert en stratégie de communication et développement du continent africain, Thassinda Uba Thassinda est une industrie à recettes et conseils en faveur des chefs d’État, des leaders politiques, des managers d’entreprises. En qualité de consultant, il offre également de précieux services au système des Nations Unies.
Muet mais attentif sur les affaires de la mère-patrie, depuis quelques années, Thassinda Uba Thassinda, rebondit aujourd’hui sur l’arène politique pour donner son avis sur la situation chaotique que traverse la RD Congo, en général, et, particulièrement, analyser l’affaire du charnier de Maluku qui continue à défrayer la chronique nationale et internationale. Spécialiste du Moyen-Orient, expert en stratégie de communication et développement du continent africain, Thassinda Uba Thassinda est une industrie à recettes et conseils en faveur des chefs d’État, des leaders politiques, des managers d’entreprises. En qualité de consultant, il offre également de précieux services au système des Nations Unies.
Président et fondateur du parti politique « CAD », Congrès Africain pour la Démocratie, Thassinda Uba Thassinda est parallèlement professeur en Sciences-Politiques à l’Université Mundiapolis de Casablanca, au Maroc, et conseiller stratégique d’ICSA (Centre International des Affaires Stratégiques), un laboratoire d’idées à Cambridge University.
Auteur des ouvrages à succès dont « Zaïre : les princes de l’invisible », cet ancien journaliste était certainement une personne de trop dans l’univers du silence. La rhétorique étant son art de prédilection. Il aurait manqué aux admirateurs de son franc-parler, surtout son verbe droit et facile.
C’est au sortir de son audience, à la Chambre des communes, à Ottawa, avec le député fédéral de l’opposition canadienne, l’honorable Paul Dewar, porte-parole du Nouveau Parti Démocratique (NPD) en matière des affaires étrangères, que « Cent Tambours Mille Trompettes » a arraché un entretien avec cet acteur politique visiblement porteur d’un agenda extrêmement chargé.
Thassinda Uba Thassinda (TUT) répond aux questions de « Cent Tambours Mille Trompettes » (CTMT)
"... je suis un humain qui a toutes les sensibilités et ce que j’ai vécu aux élections de 2006 m’avait complètement dégouté. Mais que voulez-vous ? Nous sommes en politique des coups bas et tordus sont permis… le combat continu ..."
CTMT : Excellence, après un long silence vis-à-vis de l’opinion publique et des médias, nous vous remercions d’avoir accepté de nous accorder cette interview. Cependant, pour un communicateur politique que vous êtes, politologue et, en même temps, homme politique, pourquoi ce très long silence dans la scène politique congolaise ? Que signifie votre présence ici à Ottawa ? Nous avons appris que vous avez été en entretien avec le Député NPD, l’honorable Paul Dewar. Auriez-vous des liens particuliers avec lui ?
TUT : Les explications sur ma disparition au-devant de la scène : cameras de télévision, micros de radios et presses écrites, etc. Ce que vous appelez long silence, j’y reviendrai dans le contexte congolais. Mais d’ores et déjà, je pourrais vous dire, comme tout le monde, je suis un humain qui a toutes les sensibilités et ce que j’ai vécu aux élections de 2006 m’avait complètement dégouté. Mais que voulez-vous ? Nous sommes en politique des coups bas et tordus sont permis… le combat continu …
Pour revenir à l’un des volets de votre préoccupation, je suis invité par mes partenaires politiques canadiens, en particulier les libéraux et comme vous le savez, mon parti le CAD étant libéral, dans cette optique, j’essaie tout de même de ratisser large au niveau des partis politiques de l’opposition et ceux du pouvoir qui veulent en savoir plus sur la situation socio-économique et politique de notre pays la RD Congo qui se trouve aujourd’hui au creux de la vague, dans un tourbillon inexplicable et inexpliqué : reportons-nous aux récentes manifestations du 19 au 21 janvier 2015, manifestations qui ont été ostensiblement réprimées par nos services de sécurité, avec en prime, l’escadron de la mort que l’on sait, il faut ajouter notamment l’instabilité des institutions, l’insécurité à la partie Est du pays, le calendrier électoral, le découpage territorial, le manque d’un climat de paix et de sécurité susceptible d’attirer les investisseurs, facteurs primordiaux pour un développement durable. Au jour d’aujourd’hui, le constat est amer sur toute l’étendue du territoire de notre pays, les filles et garçons sont différemment victimes du chômage chronique et ils s’interrogent au quotidien sur leur devenir.
"L’honorable Paul Dewar a une très bonne connaissance des groupes régionaux planétaires qui rassemblent des États tels que le G8, G20, etc. et aussi des pays en développement"
Compte tenu du fait de ce tableau que je viens de survoler - auquel vous pouvez constatez vous-même que des indicateurs socio-économiques et politiques sont au rouge - pour servir nos populations, je dois en évoquer avec nos partenaires. Le député Paul Dewar est de l’opposition, chargé de la commission des Affaires étrangères, moi-même étant ancien des Affaires étrangères et de la Coopération, je suis relationniste. C’est exactement le dénominateur commun entre ce député fédéral canadien et moi : nous échangeons beaucoup de manière verticale sur l’évolution du monde notamment au niveau des États. L’honorable Paul Dewar a une très bonne connaissance des groupes régionaux planétaires qui rassemblent des États tels que le G8, G20, etc. et aussi des pays en développement.
CTMT : Pourrions-nous dire, Excellence, que votre visite s’inscrit aussi dans la prévision des élections de 2016, pour lesquelles jusqu’à ce jour le président sortant ne s’est toujours pas prononcé au sujet de sa candidature ou pas ? Qu’est-ce que vous en dites ? Est-ce vous-même, vous allez réitérer votre candidature comme en 2006 ?
TUT : De facto, non à mon sujet. Car je priorise mon pays et les populations congolaises. Mais, lors de mes audiences, j’évoque avec mes partenaires occidentaux qui suivent l’évolution de la situation en RD Congo, en particulier, et en Afrique, en général : j’ai toujours mis la RDC et ses populations en avant plan. Et je dois dire qu’au travers de mes différentes audiences, nous faisons largement des projections sur des élections en vue en RD Congo. Thassinda n’est qu’un individu qui est l’émanation de la République Démocratique du Congo et de ses populations. J’ai des comptes à leur rendre.
En revanche, je ne saurais vous en dire plus sur la candidature ou non du Président sortant. Mais je sais que notre loi fondamentale prévoit un mandat une fois renouvelable pour un président en exercice et compte tenu du fait que je ne sois pas son porte-parole, c’est à lui et à son gouvernement d’éclairer l’opinion.
"...je dois vous dire que je suis profondément peiné par cette situation rocambolesque et effroyable de fosse commune qui vient à nouveau obscurcir et discréditer l’image qui était déjà déchirée de la RD Congo"
Quant à ma candidature, cela n’est pas une priorité. Au sein de notre formation politique, le Congrès Africain des Démocrates, nous avons un credo que nous respectons rigoureusement : ‘’ C’est le CAD qui a l’impérium’’ à choisir ses candidats à tous les échelons de la vie de la nation lors de tests électoraux, notamment les municipaux, les législatifs et présidentiels. C’est ce qui s’est produit en 2006, quand le CAD et ses membres m’ont honoré de briguer ma candidature à la magistrature suprême. Cette rigueur est un principe cardinal pour notre parti .D’ailleurs, il y a 48 heures passées, le représentant du CAD auprès de l’UE et Benelux, Mr Joseph Masangi Mashua m’en répétait.
CTMT : Excellence, vous auriez récemment appris comme nous la découverte de 425 cadavres dans une fosse commune dans la banlieue kinoise de Maluku. Actuellement les activistes de droits de l’homme et la communauté internationale, qui œuvrent pour que la lumière soit faite sur cette gravissime affaire, recommandent une enquête indépendante. Pourriez-vous éclairer notre lanterne à ce sujet ? Nous voulons dire, quelle est votre analyse ?
TUT : Personnellement, en convergence de vue avec le CAD, je dois vous dire que je suis profondément peiné par cette situation rocambolesque et effroyable de fosse commune qui vient à nouveau obscurcir et discréditer l’image qui était déjà déchirée de la RD Congo.
Que faut-il dire de ce mélodrame ? De cette tragédie ? Pour nous qui sommes Bantous, l’enterrement de 421 personnes nuitamment, sans aucune explication préalable des officiels, au détriment du respect de mort, cette approche et démarche cavalière cache quelque chose…Vous vous souviendrez que du 19 au 21 janvier 2015, il s’est passé des événements malheureux au cours desquels il y a eu mort d’hommes. De notre côté de l’opposition, nous dénoncions le massacre de plusieurs personnes, cette version avait été balayée et rejetée en bloc par le gouvernement. Le revers de la médaille, aujourd’hui, nous découvrons, avec étonnement et surprise désagréable, le charnier de Maluku. En même temps je suis abasourdi par différentes réponses que donne le gouvernement. Réponses dans lesquelles je descelle en même temps que l’opinion publique beaucoup de non- dits. Pour le porte-parole du gouvernement, « le travail en cours consiste à découvrir si oui ou non chaque mort a été enterré dignement et si les procédures ont été respectées.’’
Quant au ministre de l’intérieur, lui ‘’évoque la dépénalisation de l’avortement’’, et, enfin, le Ministre de la justice, lui se limite à dire que ‘’ c’est au procureur de Kinkole d’apprécier la décision d’exhumer les corps ou pas pour faire la lumière sur les causes et circonstances de la mort de ces « INDIGENTS ! »’’ Que faut-il penser de toutes ces prises de positions bric-à-brac ? D’où viennent ces cadavres ? Comment savent- ils que ce sont des ‘’indigents’’ ? Sortent-ils des avortements qu’évoque le ministre de l’intérieur ? Mais seulement, il y a obscurité dans nos yeux, malgré des explications incomprises d’ailleurs de ces membres du gouvernement. Car le procureur général de la république tout autant que celui de Kinkole étaient aussi surpris qu’ils n’y aient eu des cadavres enterrés dans une fosse commune à Maluku sans qu’ils n’y soient informés à leur tour : le roi est nu n’est ce pas ! Alors, où sommes-nous ? Est-ce dans un far West ? Quel spectacle donne ce gouvernement au peuple congolais et à la communauté internationale ? Comment fonctionne-t-il ? En tout cas, tout comme les Congolaises et Congolais, je donne ma langue au chat. Bref, à travers toute cette incohérence, nous assistons à un mensonge grossier en plein 3ème millénaire. Mais attention, comme le dit cette trilogie : « Mentez, mentez, mais il en reste toujours quelque chose… »
"...Le CAD condamne cette attitude de négligence coupable et d’irresponsabilité du régime de Joseph Kabila et exige l’enquête indépendante à l’issue de laquelle les coupables doivent être traduits en justice"
En guise de conclusion, le Congrès Africain des Démocrates rend hommage aux victimes de l’intolérance tout en présentant ses condoléances les plus émus aux Congolaises et Congolais éprouvés par ce deuil national. Le CAD condamne la fuite en avant et les méthodes inacceptables et rébarbatives du gouvernement en place et constate l’incompétence et l’incapacité de ce gouvernement de dire aux congolais la capacité d’accueil dans les morgues de nos hôpitaux ainsi que la fréquence que ces établissements hospitaliers sollicitent de l’aide à l’hôtel de ville pour désengorger les morgues. Enfin, le CAD condamne cette attitude de négligence coupable et d’irresponsabilité du régime de Joseph Kabila et exige l’enquête indépendante à l’issue de laquelle les coupables doivent être traduits en justice.