"Nous demandons au Conseil européen de renforcer les fonds alloués aux opérations FRONTEX en Méditerranée et de permettre à l'Agence de porter secours aux personnes en détresse et ce y compris en haute mer"
En 2014, plus de 3.000 migrants ont péri en Méditerranée, soit plus du double que lors du pic de 2011, année du Printemps arabe, déplorait l'Organisation internationale pour les migrations. Depuis 20 ans, traverser la Méditerranée constitue le périple le plus mortel pour les migrants irréguliers. Depuis le début de l'année, l'OIM a enregistré la mort de 4.077 migrants dont ¾ sur la Méditerranée.
Ces milliers de personnes, appelés dans certains milieux « fuyards économiques » sont à la recherche de l’Eldorado, des cadres de vie socioéconomique mieux organisés où ils espèrent que la sueur de leurs fronts ne pourrait jamais rencontrer leurs larmes comme en il en est le cas dans leurs pays d’origine. Tout en invitant le Conseil européen à agir urgemment, Louis Michel indexe ouvertement les gouvernements responsables des actes économiquement contre-productifs et antisociaux en Afrique.
Ci-dessous le texte de l’appel des députés européens MR à la veille du Conseil européen extraordinaire suite aux événements tragiques survenus en Méditerranée
« A la veille du Conseil européen extraordinaire suite aux événements tragiques survenus en Méditerranée, Gérard Deprez, Frédérique Ries et moi-même appelons les États membres à faire preuve de solidarité et de responsabilité au nom des valeurs européennes et humanistes qui nous rassemblent. L'urgence aujourd'hui est humanitaire. Aucun État ne peut se soustraire à l'obligation de solidarité devant une telle situation. Nous demandons au Conseil européen de renforcer les fonds alloués aux opérations FRONTEX en Méditerranée et de permettre à l'Agence de porter secours aux personnes en détresse et ce y compris en haute mer. Le Conseil doit également mener un combat impitoyable contre les trafiquants, véritables criminels qui exploitent le désespoir humain comme un bien marchant. Nous prônons l'établissement d'opérations policières et militaires efficaces destinées à sécuriser la zone et mettre fin à ce trafic abject.
Toutefois, il faut être clair. Cessons de remettre la faute sur l'Europe, la racine du problème est avant tout liée à la pauvreté, au manque de répartition équitable des richesses et aux problèmes de sécurité dans les pays d'origine
De nouvelles voies légales doivent être établies au plus vite afin de répondre à nos obligations morales de protéger les demandeurs d'asile et de contrer de manière simultanée l'immigration illégale. Il s'agit également de mieux informer les migrants. Pour cela nous prônons l'établissement de points d'informations dans les pays d'origine et les pays de transit, à l'image de ce que j'ai initié au Mali lorsque j'étais Commissaire européen. Nous appelons également à la mise en place d'un système européen centralisé pour le traitement des demandes d'asile et d'une plus grande répartition des différents demandeurs sur le territoire européen. Il s'agit là du respect des valeurs de solidarité et de responsabilité qui fondent notre projet européen. Toutefois, il faut être clair. Cessons de remettre la faute sur l'Europe, la racine du problème est avant tout liée à la pauvreté, au manque de répartition équitable des richesses et aux problèmes de sécurité dans les pays d'origine. Si nous voulons mettre fin aux noyades en Méditerranée nous devons aider ces personnes à trouver un avenir meilleur au sein de leur propre pays. Nous devons approfondir le dialogue politique avec les gouvernements des pays d'origine. L'Union européenne doit devenir un acteur global qui participe pleinement à la sécurité et au développement dans le monde. Elle ne pourra le faire qu'en se dotant d'une réelle diplomatie unique et indivisible soutenue par un bras armé. »
Nelly Kapinga wa Diamba
