"Nous ne pouvons écarter la possibilité d'un coup d'État dans le futur. Le gouvernement doit expulser les illégaux", a-t-il affirmé avant de préciser qu'il ne visait pas que les étrangers africains mais aussi les Asiatiques et les Européens
Moins de 15 mois ans après la mort du baobab Nelson Mandela, le roi zoulou Goodwill Zwelithini et le fils aîné du président sud-africain, Edward Zuma, plongent l’Afrique du sud dans la haine raciste et des scènes de violence d’un degré d’horreur incommensurable visant systématiquement les étrangers dont les Africains, les Asiatiques et les Européens.
Edward Zuma n'a pas mâché ses mots. Le fils du président sud-africain a appelé lundi 13 avril 2015 à l'expulsion des étrangers d'Afrique du Sud. Ces derniers "prennent le contrôle du pays" comme une "bombe à retardement", a-t-il déclaré dans une interview accordée à News 24. Selon le fils aîné de Jacob Zuma, bon nombre de ces étrangers, d'anciens soldats dans leur pays, portent sur eux des armes sans permis. "Nous ne pouvons écarter la possibilité d'un coup d'État dans le futur. Le gouvernement doit expulser les illégaux", a-t-il affirmé avant de préciser qu'il ne visait pas que les étrangers africains mais aussi les Asiatiques et les Européens.
Le monde entier est aujourd’hui profondément bouleversé d’assister à des scènes de violence, d’humiliation, de vandalisme et de barbarie dans un pays qui a attiré l’attention, la sympathie et l’implication de toutes les races, toutes les cultures...
Pourtant, au cours de deux dernières décennies, les peuples de tous ces trois continents ont accordé toute leur considération, ont traduit ouvertement leur reconnaissance pour les mérites multisectoriels des sud-africains et placé toute leur confiance en l’Afrique du sud, en lui confiant des rôles particuliers de leadership à l’échelle internationale, notamment l’organisation de plus prestigieuses compétitions de football, le sport-roi, en moins de 15 ans : la coupe d’Afrique des nations en 1998 et en 2013 ainsi que la coupe du monde en 2010. Le monde entier est aujourd’hui profondément bouleversé d’assister à des scènes de violence, d’humiliation, de vandalisme et de barbarie dans un pays qui a attiré l’attention, la sympathie et l’implication de toutes les races, toutes les cultures, toutes les intelligences, toutes les sagesses et toutes les bonnes volontés de la planète pendant ses moments de crise sociale et politique aiguë.
C’est absurde, inconcevable et inimaginable qu’un homme soit brûlé vif en Afrique du Sud, triplement prix Nobel de la Paix avec Nelson Mandela, Frederik Willem de Klerk et Monseigneur Desmond Tutu.
Haïr, chasser, violenter et tuer les africains, les Européens et les Asiatiques n’ont pas de place dans le testament politique et moral de Nelson Mandela pour qui la plus grande cérémonie d’hommage du monde du 21ème siècle a été organisée au FNB Stadium à Soweto, le 10 décembre 2013, en présence de plus d’une centaine des chefs d’État et de gouvernements africains, américains, asiatiques et européens. Lesquelles autorités s’étaient soustraites de nombreuses occupations que nécessitaient d’interminables et urgents besoins de leurs peuples respectifs, afin, non seulement d’honorer la mémoire de Nelson Mandela, mais de témoigner aussi les relations d’amitié et de fraternité au peuple sud-africain.
Le pardon, l’amour du prochain, la réconciliation, la tolérance sont des mots-clés de la vie politique et sociale de Nelson Mandela dont les obsèques ont permis entre autres, un premier rapprochement en plein public entre les États-Unis d’Amérique et le Cuba par la poignée de main historique échangée par Barack Obama et le président ad intérim cubain Raul Castro et l’échange de quelques mots dans la tribune entre François Hollande et Nicolas Sarkozy représentant tous les deux la France, environ 18 mois après la passation du pouvoir à l’Élysée en mai 2012 : des images fortes de la cérémonie.
Les déclarations incendiaires du fils aîné de Jacob Zuma mettent davantage en mal ce dernier qui avait reçu un accueil mitigé et subi une douche froide lors des obsèques de Nelson Mandela. C'est ici le lieu de souligner que la fin de l’apartheid a aussi été le fruit de l’implication et des efforts conjugués par des peuples épris de paix et de justice de l’Afrique, de l’Amérique, de l’Asie et de l’Europe. C’est absurde aujourd’hui que des jeunes et vieux sud-africains, moins de 15 mois après la disparition de Nelson Mandela, souillent le testament politique et moral de ce dernier. La classe politique, les confessions religieuses sud-africaines et la communauté internationale dont les Nations Unies doivent s’investir impérativement et sérieusement pour le retour de la paix, de l’harmonie, de la confiance et de l’hospitalité entre les Sud-africains et les étrangers sur le sol sud africain et à travers le monde.
Les Sud-africains gagnent plus en restant soudés à tous les peuples du monde, en acceptant les autres dans la différence, avec leurs qualités et leurs défauts pour lesquels la tolérance est de mise.
Claude Kazadi Lubatshi