Il a ensuite ouvert le feu, tuant cinq personnes, dont deux expatriés (un français et un belge) et trois maliens, et au moins huit blessés selon la police malienne
Dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 mars 2015, vers minuit heure de Bamako, un commando de deux hommes armés circulant, l’un sur une moto, et l’autre à bord d’un véhicule sans plaque d’immatriculation, a fait irruption dans le restaurant Terrasse, situé dans un quartier de la capitale malienne, et fréquenté par les expatriés. Il a ensuite ouvert le feu, tuant cinq personnes, dont deux expatriés (un français et un belge) et trois maliens, et au moins huit blessés selon la police malienne. Parmi les victimes maliennes figurait un sergent de 27 ans à qui un vibrant hommage a été rendu. Ses collègues et sa hiérarchie ont promis de tout mettre en œuvre pour que les coupables de ces crimes soient arrêtés et traduits devant la justice.
Sans tarder, le président François Hollande s’est exprimé et a dénoncé « avec la plus grande force le lâche attentat » commis à Bamako et va offrir « l’aide de la France » à son homologue malien Ibrahim Boubakar Keita, a indiqué dans un communiqué la présidence française. Le ministre belge des affaires étrangères Didier Reynders a pour sa part « condamné cette terreur lâche et ignoble qui a frappé à Bamako ». Il a aussi confirmé la mort d’un citoyen belge. Un policier malien présent sur le lieu aurait déclaré qu’il s’agit d’une attaque terroriste même s’ils attendaient encore des précisions. Côté officiel malien, c’est dimanche 8 mars 2015 que le président Ibrahim Boubacar Keïta s’est déplacé sur les lieux de l’attaque, à la Terrasse. Le soir du même jour, à l’occasion de la journée internationale de la femme, il est sorti du silence et s’est adressé solennellement à la presse en ces termes : « Nous sommes debout, nous sommes sereins, nous ne sommes pas dans la peur, il n’y a pas de psychose, ils ont échoué et ils échoueront. Ils ne nous feront pas peur ! Nous disons non, non et non à cette forme qui n’a rien, absolument rien d’islamique. Et ceux qui ont osé le revendiquer, ils le paieront au plus cher ». Au cours d’un entretien téléphonique, le président malien Ibrahim Boubacar Keita et son homologue français, François Hollande, ont convenu, après l'attentat de Bamako, de "mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali. Une façon pour le président français de renvoyer l’ascenseur à son homologue malien qui s’était rendu en France afin de participer, le 11 janvier 2015, à la marche républicaine contre le terrorisme et l’attentat à Charlie Hebdo.
Le Mali est le théâtre des rivalités ethniques et d’une insurrection islamiste depuis le coup d’État de 2012. Sous menace djihadiste, il tente de retrouver la paix et la stabilité avec l’appui de la mission des Nations Unies au Mali
Par ailleurs, du fait de l’implication d’une voiture sans plaque dans cet attentat meurtrier, les recherches sont restées vaines. Ce faisant, les autorités maliennes ont résolu de prendre des mesures préventives pour l’avenir en matière de circulation routière. Ainsi, selon un communiqué gouvernemental du samedi 14 mars 2015, « à compter du lundi 16 mars 2015, la circulation des véhicules non immatriculés est interdite sur l’ensemble du territoire malien ». Cette décision aurait été prise lors d’une réunion interministérielle présidée vendredi par le Premier ministre, Modibo Kéita.
Le Mali est le théâtre des rivalités ethniques et d’une insurrection islamiste depuis le coup d’État de 2012. Sous menace djihadiste, il tente de retrouver la paix et la stabilité avec l’appui de la mission des Nations Unies au Mali. Il est à craindre que cet attentat contre les personnes d’origine étrangère ne vienne porter un coup dur à cette stabilité relativement fragile.
Cyrille Ludunge