À entendre les tubes de Pascal Lokwa Kanza, sa guitare et sa voix élastique font vibrer les sons de la paix, de la tolérance, de la liberté, de l’amour du prochain et tranquillisent les esprits. Il n’y a rien à reprocher…
Cependant, depuis quelques années, les musiciens et les comédiens populaires congolais sont sous embargo en Europe, en Amérique et, timidement, en Afrique, mais avec virulence en Afrique du Sud. Y compris les stars congolaises de la musique chrétienne. Depuis la publication des résultats des élections présidentielles du 28 novembre 2011 en faveur de Joseph Kabila, cette mesure populaire et, actuellement, « sacro-sainte » a été durcie et étendue contre toute personne ayant prêché ou contribué, directement ou indirectement, pour le maintien de Joseph Kabila au pouvoir. Malheureusement, au cours de la campagne électorale 2011, la majorité des artistes musiciens et comédiens avaient œuvré pour le triomphe de la candidature de Joseph Kabila, personnalité « indésirable », « insupportable » et hautement « non grata » dans les milieux avertis et radicaux de la diaspora congolaise dont la population est évaluée à plus de 6 millions de personnes pour un impact socio-économique rapprochant l’aide internationale au développement en RD Congo : prise en charge de l’éducation, des soins de santé, de l’alimentation et des frais divers relatifs aux exigences de la vie quotidienne. Bref, la plupart des membres de la diaspora congolaise assurent la survie des familles en RD Congo et à travers toutes ses provinces. Ce faisant, plus que jamais, cette diaspora s’associe aux populations résidant sur le territoire national pour s’approprier la vie de la république, participer aux débats intelligents, sociopolitiques et économique et s’inscrire ainsi dans le schéma de la conquête, de l’exercice, de la révolution et de la conservation du pouvoir d’État. « Parmi cette grande communauté congolaise résidant à l’étranger sont comptées des personnes généreuses se souvenant être à l’origine de l’ouverture, du déclic, de la prospérité, de l’épanouissement, de la promotion de nombreuses stars de la musique congolaise en Occident, notamment pour d’innombrables avantages sociaux aux membres de leurs familles respectives, l’acquisition de luxueuses tenues de spectacles et de sortie de haute élégance et de la première voiture - des fois, de couleur rare et à option multiple -, sans compter les libéralités diverses et pourboires publics en centaines voire en milliers d’euros, de livres sterling ou dollars américains. Les acteurs politiques dont Joseph Kabila n’ont donc pas contribué à la promotion, l’épanouissement, à l’honneur et à la dignité des stars de la musique et de la comédie congolaises à la hauteur ou à la proportion des bienfaits de membres de la diaspora congolaise », affirme une personne bien informée sur ce sujet.
Sur des banderoles et affiches déployées à travers la ville de Kinshasa et l’hinterland de la RD Congo, l’opinion peut facilement relever de nouveaux lieux des rendez-vous de production musicale chevauchant entre VIP et TP (Tout Public), généralement aux prix à la mesure du pouvoir d’achat constamment amenuisant du petit peuple RD Congolais : Grand Libulu, Chez Bibi, Romeo Golf, Salon Congo, Hôtel du fleuve, Planète J N’djili, Planet Sono, Hôtel Invest, FIKIN (Foire internationale de Kinshasa, La Samba Playa, Stade Kitemoko (Mbanza-Ngungu), etc
Ce faisant, des productions, spectacles et activités de promotion des artistes musiciens congolais ont été publiquement et, des fois, brutalement et violemment sabotés et boycottés, avant d’être absolument interdit, sous décret collectif des combattants ou résistants congolais de l’étranger. Le terme « Combattant » résumant l’engagement citoyen et « radical » des jeunes congolais de l’étranger, à la suite de la déliquescence et de la compromission de l’État, de l’armée et de la police sous le régime de Joseph Kabila, précisément dans la protection des populations, de leur existence, de leurs biens et avoirs. Suite à cet embargo des combattants de la diaspora, au lieu des salles mythiques telles que Olympia (2.000 places), Bercy (jusqu'à 17.000 places, bientôt 20.000 places), Zénith (6.238 places), Le bataclan (1.500 places), Palais des Sports (4.600 places), Stade Roi Baudouin (50.000 à 60.000 places), Cirque royal de Bruxelles (3.500 places), Place du Midi (860 places depuis 2012), Salle Marignan de Bruxelles (650 places) et autres occasionnant l’affichage des droits d’entrée en devises fortes, les artistes musiciens congolais se contentent aujourd’hui des productions locales et régionales en Afrique tournant autour de quelques villes de la RD Congo, de la République du Congo, du Togo, de l’Angola, de la Zambie, de la Côte d’Ivoire…De nouveaux centres d’affaires internationales telle que la ville de Dubaï en Asie ont été aussi explorés par les artistes musiciens victimes d’une restriction en activités professionnelles largement populaire, popularisée et légitimée spontanément en Europe, en Amérique du nord et en Afrique du Sud. Sur des banderoles et affiches déployées à travers la ville de Kinshasa et l’hinterland de la RD Congo, l’opinion peut facilement relever de nouveaux lieux des rendez-vous de production musicale chevauchant entre VIP et TP (Tout Public), généralement aux prix à la mesure du pouvoir d’achat constamment amenuisant du petit peuple RD Congolais : Grand Libulu, Chez Bibi, Romeo Golf, Salon Congo, Hôtel du fleuve, Planète J N’djili, Planet Sono, Hôtel Invest, FIKIN (Foire internationale de Kinshasa, La Samba Playa, Stade Kitemoko (Mbanza-Ngungu), etc. C'est le cas de l'artiste musicien Koffi Olomide et son groupe Quartier latin International. Comme l’avait sincèrement reconnu et affirmé une des stars de la musique congolaise lors de l’émission dominicale Karibu variétés sur les antennes de la télévision nationale congolaise, les artistes congolais subissent un contrecoup grave, des manque à gagner inestimables, suite à l’embargo de production, de spectacle et de promotion en Europe et en Amérique, particulièrement. Depuis 2012, pour toute star de la musique congolaise ayant soutenu la candidature de Joseph Kabila, aucun séjour (même dans le cadre strictement familial et pour des raisons médicales) ni une production ou une promotion musicale n’est possible à travers ces deux continents dont les communautés congolaises sont en majorité acquises au changement politique par le départ de Joseph Kabila du pouvoir. Au risque d’être lynché dans un environnement hautement dominé et contrôlé par les combattants et leurs sympathisants. Voulant réaliser un tournant historique contre cet embargo contre-artistique, le surnommé Papa Chéri, Jean Bedel Mpiana de wenge Musica BCBG, avait engagé en vain un bras de fer avec les combattants de la diaspora congolaise unis comme un seul homme en programmant son concert au Zénith de Paris pour le 21 décembre 2013. La veille, le 20 décembre 2013, l’administration de la salle Zénith avait purement et simplement annulé cette production. Les combattants avaient gagné le pari sans manquer de faire une victime parmi les agents utilisés par le producteur de ce concert placé sous le signe de l’amour, du rassemblement et de l’unité, selon Jean Bedel Mpiana, chef de file de Wenge BCBG. Au demeurant, samedi 07 mars 2015, invité à offrir un spectacle sur son prochain album dans le cadre de la soirée « Bouffez-moi tout ça », Felix Wazekwa a été recalé et séquestré par les combattants dans son hôtel à Grenoble, ville source et symbole de la révolution francaise. (c’est à Grenoble et non à Paris, comme on pense généralement à tort, que la révolution francaise débuta le 7 juin 1788 par la toute première révolte lors de la journée dite « des Tuiles »). Un autre blocus plus sévère est envisagé et promis contre Ferre Gola qui a prévu de livrer un spectacle à la soirée « Champagne » le 28 mars prochain en France, à Lyon, la ville des frères Auguste et Louis Lumière, inventeurs du cinéma.
Somme toute, plus de cinq ans se sont écoulés depuis que les "combattants" imposent un "blocus" dans plusieurs villes européennes et nord-américaines, empêchant toute production d'artistes musiciens et comédiens congolais taxés d’être à la solde du régime Kabila II. Par conséquent, quel sort réservé aux musiciens et comédiens congolais dans la diaspora, après le 20 décembre 2016 c’est-à-dire après le départ de Joseph Kabila du pouvoir? Est-ce la réconciliation est possible entre la diaspora congolaise et les musiciens congolais, après la prestation de serment et l’installation du successeur de Joseph Kabila ? Si oui, Sous quelles conditions normaliser le rapport diaspora-musiciens et comédiens congolais?
"C’est le système qu’il faut complétement attaquer si nous voulons qu’il y ait un véritable changement en RD Congo, après le départ de « l’ennemi commun ». A mon humble avis, c’est l’éducation civique qui est le nœud du problème. Évitons qu’après le départ de « l’ennemi commun » soit égal à avant son départ"
Fin février 2015, « CENT TAMBOURS MILLE TROMPETTES » a recueilli les avis de quelques membres de la diaspora congolaise de l’Europe, de l’Amérique du nord et de l’Afrique du Sud, afin de contribuer véritablement au retour de la paix, à l’unité et à la concorde nationale. Certains personnes interrogées avaient requis l’anonymat pendant que d’autres avaient accepté de s’afficher nominalement et en image photographiée. Ci-après les avis recueillis en toute liberté et indépendance d’esprit :
1. Marie-josée (Syndicaliste et assistante médicale/France) :
Il faudra qu'on se dise, en premier lieu, que nos musiciens sont d'abord nos stars. Le monde évoluant, pour se donner plus des opportunités de promouvoir sa candidature à la magistrature suprême, donc la présidentielle; beaucoup de futurs prétendants à ce titre utilisent les médias, plus précisément les stars pour arriver à améliore leur côte par la voix des urnes. Que nous dit l'histoire, concernant le nouveau lobby présidentiable? Je pense encore comment les stars américaines, de tout horizon confondu, ont contribué et influencé (Je dirais même forcer le choix des électeurs, afin de le détourner en faveur de l'actuel président des États-Unis (pour ne pas le citer). La question qui reste à se poser est la suivante : nos stars ne soutiennent pas le régime en place pour ses beaux yeux mais moyennant des enveloppes volumineuses. Je ne pense pas que la diaspora lyncherait ces derniers au déclin de Joseph Kabila. Nous finirons toujours par une réconciliation nationale. A travers nos stars de musique, nous avons aussi une culture à défendre. C'est une richesse que nous ne devrons pas ignorer. Le chanteur vit de ses œuvres. Ce n'est pas par hasard que le feu Kabasele Kallé jeef avait siégeait à Bruxelles lors de la table ronde sur l'indépendance du Congo en 1960. Par ailleurs, la plupart de nos musiciens ( nos stars) manquent de la sensibilité à la misère du peuple Congolais. Ceux qui soutiennent le régime en place, vivent à la haute Égypte, comme nous l' avions appris à l'école sur l'histoire Egyptienne(l’existence de la haute et la basse Égypte). C'est une réalité que personne ne peut nier. En conclusion, je suggère l’organisation prochaine d’une table ronde autour de cette affaire pour conscientiser nos stars à soutenir le peuple à travers leur implication future pour un Congo libre et juste.
2. Dr. Noël Tshiani Mwadinvita (Haut fonctionnaire/États-Unis d'Amérique):
La musique fait partie de notre héritage culturel et constitue un secteur important de la vie nationale. Une bonne organisation de ce secteur permettrait de créer beaucoup d'emplois pour certains de nos compatriotes qui en ont la passion et le talent. Elle pourrait aussi devenir une bonne source de revenus pour les musiciens et pour le pays. Au-delà de ces considérations, la musique permet de divertir et de véhiculer certains messages utiles dans le pays et à travers le monde.
3. Guy Bojack Mwabila (Professionnel de transport/Belgique) : Moi, je formulerai la question autrement quel sort réservé à la musique congolaise après Kabila, du moment où elle actuellement étouffée par les autres musiques africaine à la suite de la position des combattants à l’égard des artistes musiciens congolais, un peu partout dans le monde. Pour la réconciliation Diaspora-Musiciens et comédiens congolais, je pense que les musiciens doivent demander pardon d'une façon pathétique et sincère, s’engager surtout à favoriser la démocratie en lieu et place des individus et de privilégier l'intérêt de la nation au lieu de ne viser que leurs poches.
"Après le départ de Joseph Kabila, il faudra mettre les musiciens congolais face à leur responsabilité en tant que leader d'opinion, pour jouer l'un des plus précieux de leurs rôles : éduquer la population....Ce sont nos frères que nous aimons bien. Mais, ils doivent véritablement mettre leurs mains à la pâte, pour reconstruire notre pays, comme tout le monde, ailleurs. Ils ont le devoir sacré de diffuser des messages pour réveiller ce peuple qui a tant dansé leurs musiques et sans rien gagner en retour"
4. Boketsu 1er (Artiste musicien engagé et combattant/Belgique) :
Les concerts de musique ne reprendront pas automatiquement en Europe et en Amérique, après le départ de Kabila. Une nouvelle génération de musiciens devraient remplacer les stars actuelles qui ont significativement contribué à l'occupation du pays par les étrangers. Certains méritent cinq ans de prison à Angenga pour haute trahison
5. Intervenant anonyme (Étudiant/Canada) : Ceux qui s'attachent à Joseph Kabila doivent demander pardon à la diaspora. Étant donné que ce sont les musiciens qui vont tirer profit de la réconciliation Diaspora-Musiciens congolais. Pour ce faire, il conviendra d’organiser une petite cérémonie
6. Intervenant anonyme (Consultant international/Canada) : Je vais essayer de répondre à cette question apparemment facile mais en réalité très complexe sans y aller par le dos de la cuillère. Tout en comprenant la réaction de la diaspora quant à cet embargo, en me disant qu’il y a un message fort derrière, notamment que notre musique est devenue très vulgaire, sans éducation à notre jeunesse et, surtout, le soutien de nos musiciens au gouvernement actuel, j’estime que cette mesure enfreint les principes élémentaires de la démocratie et des libertés de la personne. Ne dit-on pas que « la pire des démocraties est de loin préférable à la meilleure des dictatures ». Ce qui se passe aujourd’hui est inacceptable du fait que même si cette situation semble avoir l’approbation tacite de la diaspora congolaise, en réalité, on peut, sans risque de se tromper, dire qu’un consensus n’existe pas. C’est un petit groupe violent qui s’impose par les biceps. La majorité silencieuse étant en train d’observer passivement ce qui se passe sur le terrain. N’eût été la présence de celui qu’on qualifierait « d’ennemi commun », beaucoup de voix s’élèveraient pour condamner cette attitude. J’espère que quand « l’ennemi commun » partira, la diaspora congolaise s’inspirera des règles de la démocratie des pays dans lesquels elle vit pour gérer les questions de cette amplitude, en vue de contribuer un tant soit peu à l’édification d’un état de droit en République Démocratique du Congo. Les musiciens congolais sont des opérateurs culturels qui vivent de leur produit. Même si ce dernier n’est de la qualité que nous voulons, les empêcher de faire leur travail, c’est une violation de leur liberté. Et également une façon de les condamner à mourir de faim. Ne dit-on pas que le premier des droits de l’homme c’est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de pensée, la liberté du travail ? Et Rosa Luxembourg de dire : « la liberté c’est toujours la liberté de l’autre ». Au début de cet embargo, sincèrement, le message était clair et bien compris de tous. Doit-on continuer à maintenir cet embargo sine die ? A mon avis non. Et on doit commencer à alléger la mesure au cas par cas, selon des critères objectifs bien établis. Le problème de la République Démocratique du Congo est plus complexe que cela. Il y a pas que les musiciens qui ont une responsabilité dans l’éducation de la population, en général, et de notre jeunesse, en particulier. C’est tout un chacun en commençant par la famille pour l’éducation de base, en passant par l’école pour l’éducation traditionnelle et, enfin, les partis politiques pour l’éducation civique. Depuis la deuxième république, les musiciens ont toujours été instrumentalisés par le pouvoir. Ce n’est donc pas seulement aujourd’hui que nous vivons cette situation. C’est le système qu’il faut complétement attaquer si nous voulons qu’il y ait un véritable changement en RD Congo, après le départ de « l’ennemi commun ». A mon humble avis, c’est l’éducation civique qui est le nœud du problème. Évitons qu’après le départ de « l’ennemi commun » soit égal à avant son départ. Nous avons du pain sur la planche. Travaillons, travaillons et travaillons davantage sur les mentalités de notre population. Entre autres choses, je dirai qu il nous faudrait arriver à bannir l’oisiveté, l’esprit de l’argent facile, la corruption, le tribalisme, le régionalisme … Attaquons nous à tous ces maux et la RD Congo ira de l’avant. « Le vrai courage est calme, la violence n’en est jamais la preuve »
7. Allan Chamss (Assistant administratif/République du Congo) :
Il faudra que les gens comprennent qu'un musicien est comme un commerçant et sa marchandise, c'est la musique qu'il fait. Un supermarché reçoit les opposants et les gens qui sont au pouvoir, ce n'est pas pour autant qu'on taxerait ce supermarché de collabo.C'est pareil avec les musiciens. A mon humble avis, après le départ de Kabila, ils ne seront plus sous embargo de la diaspora. Pour conclure, je dirai qu'il y avait une autre façon de montrer le mécontentement aux musiciens qui ont chanté en faveur de Kabila : boycotter leurs concerts à l'étranger c'est tout.
8. Jean Claude Moulamba (Entrepreneur et président de l'ACRDD/France) : Je parlerai des charlatans de la scène musicale congolaise. Moi personnellement, j’aime nos cultures. En ce qui concerne la musique, il nous faut créer des conservatoires et chercher à outiller les écoles et centres de formations musicales existants. Vous allez me dire pour quoi ? Tout simplement parce que les musiciens congolais ne connaissent pas bien l’importance de leurs métiers, leurs rôles, comment faire les choix de tout ce qu'ils chantent. Bref, la déontologie musicale. La musique qui remplit un rôle majeur dans la transmission de valeurs ne peut pas être manipulée par n'importe qui. Le résultat, c'est le chaos que nous traversons aujourd’hui. D'une part c'est de leur faute et, d'autre part, leurs abus multiples. Moi, Je sais que, entre la diaspora et les musiciens, il n'y a pas la haine. Il y a seulement une demande pressante de changement de mode opératoire… En tant que président des combattants ici à Grenoble ACRDD, j'avais interdit, avec l'appui des tous les congolais de cette ville, un concert de Fabregas, il y a 2 ans. La preuve est qu’aujourd'hui le gouvernement congolais vient de censurer lui aussi son album. le 07 mars prochain Felix Wazekwa veux jouer ici à Grenoble sans conversion. Il subira le même sort. Je rappelle qu’il n'y a pas un problème particulier entre les combattants de la diaspora et les musiciens. Il faut que les musiciens congolais sachent qu’est-ce qu’ils représentent vis à vis de sa société congolaise et aussi sur le plan international.
9. Papy Likanzu (Travailleur/Royaume Uni) :
Les productions musicales vont recommencer partout à l’étranger. Car l'idée n'était pas qu'il n’y ait plus des concerts, mais d’attirer l’attention sur l’éveil de la conscience chez les musiciens. Après le départ de Joseph Kabila du pouvoir, selon moi, il faudra que les musiciens signe un code de bonne conduite, afin de rappeler le respect de l’éthique et des valeurs morales, en éradiquant les insanités et des comportements indignes de certains musiciens. Les musiciens doivent accorder une grande attention sur les textes de leurs chansons, surtout. Je propose un vrai dialogue Diaspora-Musiciens auquel il faudra associer des intellectuels de renom et crédibles au plan éthique.
10. Alain Kabengele (travailleur/Sud-Afrique) : Sans chercher à mâcher le mot, la musique congolaise nous a plongés dans la léthargie totale. Elle contribue, en aucun cas, au développement de la RD Congo. Le problème de la RD Congo ne pas seulement Joseph Kabila. Il y a tant des virus qu'on doit éradiquer en commençant par cette distraction musicale. Les musiciens n'ont qu’à continuer à sortir leurs albums pour leur survie. Mais, jouer des concerts à l’étranger, moi je dis NIET! Jusqu'à ce qu'on verra un changement dans notre beau pays.
"La réconciliation entre la Diaspora et les musiciens est possible. La tension actuelle, c'est un vent de colère qui va passer et les esprits vont se calmer"
11. Jean Paul Tshika (Entrepreneur-Penseur/États-Unis d’Amérique) :
Le congolais doit d'abord se concentrer sur l'avenir de son pays. Notre musique n'apporte rien au peuple congolais, comme message ou encouragements à œuvrer pour le développement de son pays. À cause de cette musique terre à terre et vide de moral, le monde entier a cru, et avec raison, que nous n'étions que de BMW ( Beer/Bière, Money/Argent and Wife/Femme); en d'autres termes, de jouisseurs à deux balles. La diaspora congolaise, qui a d'ailleurs longtemps souffert de cette image caricaturale du BMW, a dû éveiller sa conscience et pris la sage décision d'arrêter de se disperser dans la distraction, afin de pouvoir mieux réfléchir sur les problèmes qui se posent avec acuité au pays : décision que j'ai dû vivement encourager, vu que notre musique ne propose aucun message positif, mais, au contraire, contribue à la dépravation des mœurs. Après le départ de Joseph Kabila, il faudra mettre les musiciens congolais face à leur responsabilité en tant que leader d'opinion, pour jouer l'un des plus précieux de leurs rôles : éduquer la population. Il ne s'agira pas de la réconciliation. Ce sont nos frères que nous aimons bien. Mais, ils doivent véritablement mettre leurs mains à la pâte, pour reconstruire notre pays, comme tout le monde, ailleurs. Ils ont le devoir sacré de diffuser des messages pour réveiller ce peuple qui a tant dansé leurs musiques et sans rien gagner en retour. Bref, les productions et spectacles diversdes musiciens ne reprendront que lorsqu'ils auront intégré leur rôle d'éducateur dans leurs œuvres. Par ailleurs, nos musiciens sont aujourd'hui suffisamment riches pour se passer de concerts en occident et faire preuve de patriotisme en jouant leur rôle d'éducateurs, en tant que leaders d'opinions. Le peuple a trop dansé de leurs musiques. Il a besoin actuellement d'un support, pour œuvrer en faveur de son avenir, l'avenir de son pays...
12. Francis Ilondo (Travailleur et leader sportif/France) :
Pour moi l’embargo doit continuer, parce que les musiciens ont tourné le dos au peuple pendant que ce dernier a ardemment besoin d’eux. En plus, ils ne rapportent rien à l’épanouissement du peuple congolais. Cependant, la réconciliation Diaspora-Musiciens est possible, à condition que les musiciens demandent publiquement des excuses au peuple.
13. John Bricky (Chercheur et ancien délégué des étudiants de la Faculté de Droit de l'Université de Kinshasa/France) : Les musiciens sont des artistes qui ne vivent que de leurs œuvres. On peut ou ne pas les aimer. Ceux qui ont chanté pour Kabila doivent continuer de vivre. Ne tombons pas dans ce piège. Presque tout le monde avait chanté pour Mobutu et tous sont toujours là. C'est le système qui fait qu'ils tombent si bas. Mais, il n'y a pas un régime spécial. Je ne suis pas personnellement fan de nos musiques. Mais elles font partie du patrimoine culturel de la RDC. La réconciliation entre la Diaspora et les musiciens est possible. La tension actuelle, c'est un vent de colère qui va passer et les esprits vont se calmer.
14. Raph Mukandila (Chercheur et activiste de droits de l'homme /France):
J'avoue que c'est une question très pertinente qui nous permet de fixer le but principal de la lutte de la diaspora congolaise contre le régime en place en RD Congo. Ainsi, pour ma part tant que les musiciens congolais seront entrain de chanter et de danser pour des politiciens qui affament publiquement le peuple et contraint la diaspora d'envoyer tout le temps le Code de Transfert d'Argent comme assistance Sociale, ils (musiciens) mériteront pas de se produire à l'étranger. S’agissant de la tension entre la Diaspora et les musiciens congolais, il y a possibilité de réconciliation même aujourd'hui : que les musiciens congolais associent leurs voix à celles des citoyens congolais pour dénoncer les comportements irréfléchis et insensibles des politiciens congolais. Je suis sûre que celui qui le fera sera accueilli à bras ouvert dans la diaspora. Mais, tant qu'ils seront en train d'exalter les gens qui prennent les salaires de fonctionnaires, qui détournent les frais de fonctionnement des écoles, des hôpitaux, de la police, de l'Armée…ils seront toujoursdéclarés persona non grata dans la diaspora congolaise.
15. Pegase (Travailleur/Royaume Uni) :
Tout d'abord cela dépendra de ce qui arrivera après le 20 décembre 2016. c'est vrai que nos musiciens se sont mal comporté vis- à-vis du peuple congolaise au moment où celui-ci attendait qu’ils se mettent de son côté pour dénoncer ou dévoiler tout le mal que nous connaissons. Mais, eux ont plutôt préféré de s’associer au mauvais système en place en RD Congo, pour des intérêts égoïstes. D’autres diront que c'est par la peur ou par la misère ou par la menace du régime en place que les musiciens ont agi ainsi. Les musiciens ne sont pas les seuls à rendre compte sur le soutien au pouvoir de Kinshasa. Il y également les artistes comédiens et les pasteurs. Étant donné que les linges sales se lavent en famille, d'après moi, nous devons nous asseoir et trouver ensemble une solution, afin que les choses puissent changer. Parce que leur refuser catégoriquement de se produire, c’est détruire aussi notre culture. Notre pays a besoin des institutions fortes et non des hommes forts.
16. Intervenant anonyme (Travailleur/Canada) : Les concerts de musique doivent reprendre parce que Joseph Kabila qu’ils ont chanté ne sera plus président de la république. Donc, il faut laisser la culture, à travers notre musique, reprendre sa place au continent et dans le monde.
17. Eric Katombe (Travailleur/Sud-Afrique) :
La population congolaise aime sa musique et ses musiciens en général. Le fait qu'elle ne veut plus que les concerts ne se jouent ne les empêche d'écouter cette musique. Après le départ de Joseph Kabila tant attendu, les musiciens passeront à la télévision, sur youtube pour dire que c'était un régime dictatorial. Ils n'avaient pas le choix que d'être avec le régime Kabiliste. Et la diaspora congolaise les pardonnera et tout redeviendra à la normale.
18. Intervenant anonyme (Chercheur/États-Unis d’Amérique) : S’agissant du sort à réserver aux musiciens congolais par la Diaspora après le 20 décembre 2016, cela dépendra de l’attitude des uns et des autres la "conversion" positive des musiciens vers le changement pour un meilleur RD Congo et l’acceptation de leur "public intéressé de la diaspora" que les hommes peuvent changer positivement d'avis. Réconciliation Diaspora congolaise-Musiciens congolais : Pourquoi pas? "il n'y a que les imbéciles et les morts qui ne changent pas d'avis" Je devrais avouer que je ne suis pas un grand mélomane ou je ne suis pas régulièrement les activités et des voyages hors ou in RDC de nos musiciens. Je me contente juste d’aimer ou d’apprécier leur musique quand c’est nécessaire. Je suis d'avis que la RD Congo doit démontrer du talent et de l’excellence dans bien d’autres et meilleurs domaines que la musique(par exemple: les sports compétitifs, la science et le savoir, l’entreprenariat, le social et les infrastructures, la démocratie et les droits humains, etc.).
"On reproche aux musiciens d’avoir chanté pour Kabila, mais on oublie que le musicien est avant tout un citoyen c’est-à-dire il a aussi droit à une opinion et à faire un choix. Moi, personnellement, je m’oppose à Joseph Kabila, mais je ne vois pas en ses supporters mes ennemis"
19. Intervenante anonyme (Travailleuse/Italie) : Pour moi, la musique, c‘est bien. Mais, le blocus contre les productions musicales doit être maintenu. Aujourd’hui, la musique congolaise est détruite : manque de composition avec fond de qualité, manque de sens humain. Les musiciens ne font qu‘enrichir leurs poches avec pleins d‘immobilité dans notre musique. L’embargo doit être maintenu. Pas de concert!
20. Joë Lobeya (Chercheur et entrepreneur/France) :
Premièrement, je n'ai jamais soutenu cet embargo envers nos musiciens. Car j'ai toujours prôné la tolérance plutôt que le radicalisme et aujourd'hui, cet embargo n'a servi à rien sinon régresser notre patrimoine national. s'ils ont choisi à chanter pour Joseph Kabila), cela n'engage qu'eux. L'embargo à leur encontre était une privation de leur liberté de penser, d'expression. Droit qui nous a été garanti par l'article 19 de la convention universelle des droits de l'homme. Pour ce qui porte sur la réconciliation entre la diaspora et les musiciens, je pense que cela serait possible mais en toute tolérance et qu'aucune des parties protagonistes essaye de prendre l'avantage. Nous avons besoin de l'apport de chaque congolais pour enfin bâtir une démocratie digne de ce nom.
21. Thierry Lebika (Journaliste/États-Unis d’Amérique) : La question des rapports entre les musiciens congolais et nos compatriotes vivant en dehors du pays m’intéresse à deux titres. Premièrement, en tant qu’amoureux de bonne musique qu’elle soit dite profane ou abusivement religieuse. J’ouvre une parenthèse que je refermerai vite disant que, parfois, je ne vois aucune différence entre les deux musiques notamment du point de vue composition et sonore. Deuxièmement, en tant que patriote se sentant obligé d’être au parfum de tout ce qui se passe au pays même si je ne suis plus journaliste actif depuis un bon moment maintenant. J’ai suivi plusieurs débats autour de cette question qui continue et continuera certainement encore à faire couler beaucoup d’encres et de salives mais à mon humble avis , le temps fera son histoire et un jour la musique congolaise pourra de nouveau être dansée et écoutée dans les grandes places d’Europe occidentale et d’Amérique une fois le pouvoir décrié par la majorité de nos compatriotes vivant à l’ étranger laissera la place à un autre issu des élections libres , démocratiques et transparentes. Pour parler comme « CENT TAMBOURS MILLE TROMPETTES », le départ de Kabila. Je le dis par ce que de passage à Paris et Bruxelles l’été dernier, j’ai pu constater que nos compatriotes tiennent non seulement à leur pays d’origine et tout ce qui tourne autour de ce ciment. L’on peut, au premier rang, citer notre culture, en général, et la bonne rumba congolaise, en particulier. Sans notre musique, Bruxelles, Paris ou Londres ont beaucoup changé en bien tout comme en mal. Plus de cinq ans après le début du mouvement de protestation contre Kabila et les musiciens qui ont chanté sa cause, les congolais sentent plus que jamais le besoin de savourer la musique du pays par des spectacles et autres exécutions en public. S’il est vrai que les congolais dans leur majorité attendent le retour de la musique en occident, du fait que les acteurs clés dans ce dossier se sont amplement expliqués et sont allés pour certains jusqu’ a présenter des excuses pour leur choix de chanter Joseph Kabila, des compatriotes commencent à monter le ton pour dénoncer la décision de la suspension des activités musicales qu’il qualifie d’introductive pour le combat en faveur de la démocratie au Congo. Il l importe de souligner le rôle joué par les artistes dans la dégradation des mœurs dans nos communautés. Les concerts des grands artistes congolais étaient devenus des occasions des casses à Paris et ailleurs. On a vu le nombre des gangs monter et les gens chercher par tous les moyens à s’habiller allant jusqu’à voler. Pire, les musiciens sont aujourd’hui considérés come des briseurs des foyers et pervers qui touchent à tout ce qui bouge : femme mariée, jeune fille ou mineure. Vous entendrez parler du phénomène poussette avec les enfants fruits des rapports musiciens de passage en occident avec les jeunes de la communauté. En 2016, si élections, il y a au Congo, l’argument principal des combattants ne tiendra plus d’autant plus que seul très peu d’entre nos compatriotes parlent à haute voix de morale des musiciens comme raison de la suspension des concerts. Dans ce sens, j’estime que la réconciliation est possible et le temps où les musiciens étaient à tout prix chassés est révolu. JB Mpiana , Fally Ipupa, FerreGola et bien d’autres font leur course depuis un temps à Paris sans être inquiété bien que les ngandas ne leur sont pas encore accessible à 100 pour cent. On a vu le poète Lutumba se faire soigner à Bruxelles, il y a quelques mois sans être inquiété. C’est dire combien les choses ont évolué. Mais, reste à nos compatriotes musiciens de prouver qu’ils peuvent être des acteurs du bon, des valeurs morales voir même de s’engager pour la Paix et la démocratie au pays. Il me semble qu’ils ont pris l’engagement de ne plus chanter pour des candidats aux élections, attendons voir d’ici 2016.
22. SEEDY (Médecin/Sud Afrique) : Je pense qu'il y a toujours moyen de s'entendre parce que, après tout, les musiciens doivent aussi faire leur job pour survivre. On peut, par exemple, leur faire signer un code de bonne conduite qu'ils doivent respecter et celui qui ne le respectera pas va être sanctionné par un nouvel embargo.
"Je connais quelque amis ici qui se déclarent combattants et qui écoutent la musique congolaise avec passion. Le problème c'est Kabila, pas les musiciens. Une fois Kabila parti, je pense que les choses reviendront à l'ordre sans trop de difficultés"
23. Gisèle Ossambia (Interprète-Traductrice/Royaume Uni) :
J’aimerais tout d’abord dire que moi je n’ai jamais soutenu cet embargo sur nos musiciens. C’est vrai que notre musique est décadente comme l’est d’ailleurs l’ensemble de notre société. Donc, faire payer aux musiciens un crime dont ils sont coauteurs est injuste. Nous congolais tapons toujours à côté de la cible. Une vraie démocratie fonctionne sur base de consensus et non d’unanimité. On reproche aux musiciens d’avoir chanté pour Kabila, mais on oublie que le musicien est avant tout un citoyen c’est-à-dire il a aussi droit à une opinion et à faire un choix. Moi, personnellement, je m’oppose à Joseph Kabila, mais je ne vois pas en ses supporters mes ennemis.
24. Omer Mayala (Travailleur et penseur/France) : En fait, ce problème, il ne faut seulement pas le limiter aux musiciens. Ces derniers ont servi de cobayes. Il est plutôt général pour tous ceux qui ont collaboré avec l'occupation. Et donc la sanction, plus ou moins, doit s'appliquer à tous ces collabos , musiciens ou autres...Mais, en toile de fond ,nous devons réunir la RD Congo et cela passe, bien sûr, par une réconciliation ,il n'y'aura pas réconciliation sans sanctions.
25. Dadou Tenta (Travailleur/France):
Entre les musiciens congolais et la Diaspora congolaise, c'est le désamour complet. Je crois que la diaspora avait décrété un embargo total en l'encontre des musiciens congolais, jusqu'à la fin du mandat de Kabila. Donc après le départ de Kabila, ils peuvent reprendre les concerts en Europe et en Amérique. La solution viendra du dialogue entre la Diaspora congolaise et les musiciens congolais. Mais, il est vrai que les musiciens congolais chantent pour le candidat qui offre le plus d'argent
26. David Mujanay (Travailleur/Belgique): Bon on verra bien après le 20 décembre 2016. Là, c’est trop tôt pour dire quoi que ce soit.
27. Nathalie Lobela (Travailleur et ancienne basketteuse des Léopards/États-Unis d’Amérique): It won't make different. Tout mendiant vit aux dépends de celui qui l'écoute. They don't have choice
D’une manière générale, les personnes interrogées s’inscrivent dans la logique du dialogue, de l’unité et de la réconciliation par l’organisation d’une cérémonie purificatoire et de repentance en faveur des artistes musiciens et comédiens congolais
28. Philippe Talaka (Travailleur et penseur/Australie):
Pour moi, personnellement, certains de ces musiciens sont à l'origine de la dépravation des mœurs dans le milieu de la diaspora congolaise, entre autres, ils s’illustrent souvent dans des futilités pendant leurs prestations artistiques qui n'apportent absolument rien de positif pour notre communauté. Je serai beaucoup plus philosophique sur ce sujet : s’ils veulent vraiment recommencer à venir jouer leur musique dans la diaspora, qu’ils fassent montre d’une maturité artistique en lançant des messages positifs qui reflètent un rôle des leaders d’opinions constructives pour l’épanouissement de la culture musicale. En outre, suivre l’exemple de certains artistes musiciens de la génération précédente. Sinon, ca ne servira à rien qu’ils viennent ici nous polluer avec n’importe quoi ou des conneries. La réconciliation est possible à condition qu'elle établisse un pont des règlements positifs entre les deux côtés.
29. Dede botomwito (Travailleur/Sud Afrique) : Si le but est de faire pression sur le régime Joseph Kabila, alors l'embargo doit être levé. Je connais quelque amis ici qui se déclarent combattants et qui écoutent la musique congolaise avec passion. Le problème c'est Kabila, pas les musiciens. Une fois Kabila parti, je pense que les choses reviendront à l'ordre sans trop de difficultés.
30. Kadi Lubatshi (Travailleur et penseur/Belgique) :
Cela dépendra des attitudes des uns et des autres. Personnellement, tous les musiciens congolais qui s’amenderont seront pardonnés. Parce que si, après le 20 décembre 2016, il y a véritablement l'instauration d'une vraie démocratie, il va falloir rebâtir et reconsidérer toutes les valeurs morales surtout pour nos artistes congolais, en général.
31. Maguy Nkoy (Femme d’affaires/Sud Afrique) : Je pense que la Diaspora et les musiciens congolais peuvent toujours se réconcilier, s'ils dialoguent sincèrement. Les combattants ne veulent pas que les musiciens puissent se produire en Europe, parce que ces derniers ne véhiculent aucun message positif et constructif pour la nation. C’est plutôt seuls leurs intérêts qui priment. J’ai constaté que, depuis qu'ils ne produisent plus en Europe, les jeunes sont maintenant conscients de leur vie et leur avenir.
"...il ne sert donc à rien de se prévaloir sentimentalement ou malencontreusement acteur principal ou facteur déterminant du maintien, du prolongement ou de l’endurcissement de cette mesure visiblement contre-productive pour la corporation des musiciens, la culture et l’économie congolaises"
32. Grâce Kimbembe (Footballeur/France) :
Franchement, selon moi, ça dépend des musiciens. Il y a d'autres musiciens qui sont contre le pouvoir en place, mais ils ne peuvent rien faire car ils ont peur d'être tué. La réconciliation Diaspora-Musiciens congolais peut être possible à une seule condition : on doit leur faire signer une charte selon laquelle les musiciens ne doivent plus chanter des bêtises, ni pour les politiciens. Cependant, ils devront chanter que pour contribuer à l'éducation du peuple. Il faut qu'ils arrêtent leurs futilités à deux balles parce qu’on en a marre un peu
33. Intervenante anonyme (Travailleuse/Belgique) : Que l'embargo contre les productions musicales continue jusqu'à ce que les musiciens comprennent qu'ils doivent être apolitiques
34. Intervenante anonyme (Travailleuse/Belgique) : Au fait, je ne m'intéresse pas aux musiciens, mais je crois bien que ce sont les intérêts qu'ils poursuivent. Ils ne sont pas capables de placer quelqu'un au pouvoir. Soyons clairs : ils peuvent chanter, parler pour l'avantage d'une personne, mais si les congolais disent « non, nous ne donnerons pas nos voix à telle ou telle autre personne », les musiciens ne leur forceront pas la main. Je pense que les musiciens ne vont pas avec tous les congolais dans les urnes. Je ne suis pas pour les concerts en Europe, c'est pour venir faire des troubles inutiles ici. Qu'ils restent là et participent à la construction du pays avec l'argent qu'ils ont perçu du pouvoir en place.
35. Intervenante anonyme (Manager/Belgique) : Le départ de Joseph Kabila va favoriser tout ça (la réconciliation et la reprise des productions musicales en Europe, en Amérique et ailleurs)
D’une manière générale, les personnes interrogées s’inscrivent dans la logique du dialogue, de l’unité et de la réconciliation par l’organisation d’une cérémonie purificatoire et de repentance en faveur des artistes musiciens et comédiens congolais. Cette cérémonie devra être sanctionnée par la signature d’un code éthique impératif et opposable à tous les artistes dans la production des œuvres musicales et théâtrales en RD Congo.
Il convient de souligner à l’attention de tous les congolais, de la diaspora et ceux résidant sur le territoire national qu’à chaque chose ou phénomène social, un début et une fin. Toute coule, « Ta Panta Rhei », dixit, en grec ancien, le philosophe présocratique Héraclite d’Éphèse, dans le sens de « Tout passe ». L’expression « Ta Panta Rhei » synthétisant la pensée d’un monde en mouvement perpétuel. Rien ne restera éternel sous le soleil. C’est une de grandes preuves de l’irréversible principe du changement. Effectivement, la plus grande loi de la nature, c’est et demeurera le changement. Il vaut mieux s’y préparer ou l’accompagner sans se distraire en dormant sur ses gros lauriers. À titre illustratif, pour laisser place au moyen-âge, l’antiquité, dans la civilisation européenne et méditerranéenne, avait pris fin avec la chute de l’empire romain d’Occident marquée par la déposition du grand empereur d’Occident, Romulus Augustule, en 476. L’antiquité correspond donc à la disparition de l'Empire romain d'Occident en tant qu'entité politique. La Guerre de Cent Ans, conflit entrecoupé de trêves plus ou moins longues opposant, à l’époque médiévale, de 1337 à 1453, la France à l’Angleterre, à travers respectivement la dynastie des Plantagenets à celle des Valois au moyen-âge, connut naturellement une fin. La France et l’Angleterre appliquent aujourd’hui une politique commune par l’Union européenne. Ainsi, naturellement, loin d’un conflit ou d’une opposition entre les congolais de la diaspora et les stars de la musique congolaise, le blocus ou l’embargo contre les productions et la promotion de ces derniers prendra fin un jour. Mais, il ne sert donc à rien de se prévaloir sentimentalement ou malencontreusement acteur principal ou facteur déterminant du maintien, du prolongement ou de l’endurcissement de cette mesure visiblement contre-productive pour la corporation des musiciens, la culture et l’économie congolaises. D’ici le 20 décembre 2016, les choses devraient évoluer positivement et progressivement sur cette question à la fois politique, socioculturelle et économique. Il ne convient pas de continuer à y imposer des sanctions sévères sans y prévoir des pistes de solution à court ou à moyen ou encore à long terme. N’est-ce pas qu’il a fait plaisir aux congolais que l’artiste musicien Fally Ipupa ait été désigné, en septembre dernier, président du jury du Prix Découverte 2014 de la RFI?
Enfin, acteurs politiques, combattants et résistants congolais épris de liberté et de justice, réfléchissons froidement ensemble autour de cette citation : « Une loi ne pourra jamais obliger un homme de m’aimer, mais il est important qu’elle lui interdise de me lyncher », Martin Luther King.