"Je tiens d’ailleurs à féliciter le président du Sénat Léon Kengo qui a pris l’initiative courageuse de refuser l’alinéa controversé de l’article 8 qui aurait retardé d’au moins 3 ans la tenue des élections"
Intervenant le 10 février dernier en plénière au Parlement européen à Strasbourg pour s'adresser à la Haute représentante de l'Union européenne, Federica Mogherini, sur la situation en RD Congo, l’eurodéputé Louis Michel a indiqué que « la situation en RDC est particulièrement préoccupante voire explosive à plus d’un titre. Ce qui ne pourrait pas être sans conséquence pour la sous-région. D’abord, un, il est essentiel que les élections présidentielles crédibles se tiennent dans le délai prévu. Le président de la commission électorale nationale indépendante de la RDC, monsieur l’abbé Malu Malu, doit sans tarder – c’est une exigence que la communauté internationale doit exprimer, élaborer un chronogramme qui puisse amener à la tenue des élections en 2016. Je tiens d’ailleurs à féliciter le président du Sénat Léon Kengo qui a pris l’initiative courageuse de refuser l’alinéa controversé de l’article 8 qui aurait retardé d’au moins 3 ans la tenue des élections. Deux, il est indispensable que l’ensemble du processus électoral se déroule dans un climat apaisé. Et sans violence orchestrée contre les opposants, contre la société civile, contre des candidats potentiels, contre les journalistes. La liberté de la presse, la liberté d’expression et la liberté de manifester pacifiquement sont des droits fondamentaux garantis par la constitution. On ne peut tolérer ni les arrestations arbitraires, ni des intimidations. Et on assiste à ça aujourd’hui en RDC. L’annonce par les forces armées de la RDC des opérations militaires contre les FDLR, ainsi que le soutien actif de la MONUSCO à cette opération, c’est un pas dans la bonne direction. On a sous-estimé depuis trop longtemps que cette question des génocidaires non réglée était un élément de division et de déstabilisation de la région, qu’on a sous-estimé ca aux yeux des rwandais..."
Je tiens à rappeler une fois encore le remarquable travail que docteur Mukwege, lauréat du Prix Sakharov, accomplit. On ne peut évidemment pas tolérer, après le choix que nous avons fait de l’honorer qu’il puisse être soumis à des menaces, à des pressions ou à des intimidations d’aucune sorte
Il a poursuivi son intervention en ces termes: "Il faut aussi assurer la protection des populations civiles de la région, notamment les femmes et les fillettes hautement victimes d’actes inhumains. Je tiens à rappeler une fois encore le remarquable travail que docteur Mukwege, lauréat du Prix Sakharov, accomplit. On ne peut évidemment pas tolérer, après le choix que nous avons fait de l’honorer qu’il puisse être soumis à des menaces, à des pressions ou à des intimidations d’aucune sorte ». C’est la raison, pour terminer, pour laquelle il a terminé son intervention en invitant cette plénière à soutenir l’idée d’un observatoire ou d’une équipe d’observateurs avec les Nations Unies et l’Union européenne dont le rôle sera de vérifier le respect des droits de l’homme en RD Congo. Il convient d’indiquer que, le 12 février dernier, le président de la CENI, l’abbé Malu Malu a porté à la connaissance de l’opinion congolaise et internationale le calendrier électoral global pour 2015-2016. Il ne reste plus que les ressources financières soient affectées pour la mise en œuvre de ce calendrier.
Au cours de la même plénière, l’eurodéputé Louis Michel n’a pas gardé sa langue dans la poche sur la situation politique au Burundi dont les accords de Paix d’Arusha constituent un capital important pour la paix, la réconciliation, la sécurité, la bonne gouvernance et l’alternance démocratique. « Aujourd’hui malheureusement, on assiste à des dérives et des dérapages croissants inquiétants dans le domaine de l’État de droit, des droits de l’homme, de la sécurité et de la gouvernance, à l’approche des élections générales en 2015, les relations entre les différents partis politiques se détériorent gravement et les actes d’intimidation se multiplient. La société civile est plus en plus souvent la cible des menaces, de violences et d’harcèlement ». a-t-il déploré.