La tension exponentielle entre le Rwanda et la RD Congo pose problème pendant que l’actuelle secrétaire générale de l’OIF, devant annoncer le discours inaugural des IXèmes Jeux de la Francophonie par le président Félix Tshisekedi, est d’origine rwandaise
Selon des sources dignes de foi, la 9ème édition des Jeux de la Francophonie a moins de chance d’avoir lieu en RD Congo, en juillet et août prochains. Trois raisons justifieraient sa délocalisation et/ou son report.
D’abord, le retard effectif dans les préparatifs des jeux, notamment en ce qui concerne les infrastructures et les composantes de la logistique.
Deuxièmement, la tension exponentielle entre le Rwanda et la RD Congo pose problème pendant que l’actuelle secrétaire générale de l’OIF, devant annoncer le discours inaugural des IXèmes Jeux de la Francophonie par le président Félix Tshisekedi, est d’origine rwandaise et a été ministre des Affaires étrangères alors très impliquée dans l’historique des relations en dent de scie entre son pays et la RD Congo.
Troisièmement, un fait anodin mais occasionnant discrètement un tantinet réticence et froideur dans la haute hiérarchie de l’Organisation internationale de la Francophonie, l’actuel directeur national des IXèmes Jeux de la Francophonie, Isidore Kwandja Ngembo ne cesse de se déclarer très proche de Michaelle Jean qui n’a jamais digéré son départ de la Francophonie et n’est pas en odeur de sainteté avec l’actuelle secrétaire générale, Louise Mushikiwabo. À titre illustratif, lors de son discours de remerciements, celle-ci n'avait pas prononcé le nom de Michaëlle Jean ou salué son travail. Elle avait, en revanche, eu de bons mots pour Paul Kagame, le premier citoyen du Rwanda : « Monsieur le président, je vous remercie infiniment », avait-t-elle lancé.
Ce que Louise Mushikiyabo ne pourra pas certainement oser faire aujourd’hui en RD Congo, compte tenu de l’animosité des populations congolaises contre son pays d’origine, le Rwanda et son président, Paul Kagame
Pour rappel, en marge des VIIIèmes Jeux de la Francophonie, la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) Mme Michaëlle Jean, avait visité le 21 mars 2017 - soit 4 mois mathématiques avant l’événement - le village des jeux, à l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS), dans la commune de Marcory. En compagnie du ministre auprès du Président de la République chargé de l’Organisation des VIIIè Jeux de la Francophonie, Robert Beugré Mambé et du ministre des Sports et Loisirs, François Amichia, Mme Michaëlle Jean avait elle-même palpé du doigt l’état d’avancement des travaux sur le site qui avait abrité, du 21 au 31 juillet 2017, à Abidjan, les logements de 4.000 athlètes provenant de 80 pays. Ce que Louise Mushikiyabo ne pourra pas certainement oser faire aujourd’hui en RD Congo, compte tenu de l’animosité des populations congolaises contre son pays d’origine, le Rwanda et son président, Paul Kagame.
Ainsi, lors de sa prochaine visite en RD Congo, tout en jouant au médiateur entre les deux pays voisins, Emmanuel Macron ne manquera pas également d’évoquer avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi, la faisabilité et les chances de succès de IXèmes Jeux de la Francophonie en RD Congo.
Les besoins infrastructurels et logistiques de celui-ci (le rassemblement des Chefs d’État et de gouvernement) sont moins importants que ceux des Jeux de la Francophonie qui sont une fête à la fois sportive et culturelle pour les toutes populations francophones
Qu’à cela ne tienne, le scénario de délocalisation et/ou nouveau report des 9èmes Jeux de la Francophonie se profilerait à l'horizon depuis quelques jours dans les instances de décision de la Francophonie institutionnelle. Pour ce faire, l’argument technique serait avancé en dissimulant les considérations politiques de la décision. Si, en 2012, le XVIème Sommet de la Francophonie avait eu lieu à Kinshasa/RD Congo, en dépit du boycott de l’opposition congolaise chapeautée en son temps par l’UDPS/Etienne Tshisekedi, c’est parce que les besoins infrastructurels et logistiques de celui-ci (le rassemblement des Chefs d’État et de gouvernement) sont moins importants que ceux des Jeux de la Francophonie qui sont une fête à la fois sportive et culturelle pour les toutes populations francophones.