"Je ne peux point fléchir ou capituler devant toute personne physique ou morale mal intentionnée qui m’entraine consciemment ou inconsciemment, tente de m’aliéner, me corrompre ou me conditionner intellectuellement, de force ou par abus d’autorité, à brader le prestige, la richesse, la préciosité et les normes de la langue française..."
D’entrée de jeu, en tant que citoyen du Québec respectueux des lois et de l’éthique, je voudrais souligner que je ne peux point fléchir ou capituler devant toute personne physique ou morale mal intentionnée qui m’entraine consciemment ou inconsciemment, tente de m’aliéner, me corrompre ou me conditionner intellectuellement, de force ou par abus d’autorité, à brader le prestige, la richesse, la préciosité et les normes de la langue française, d'une part, et les dispositions de la Loi sur l'instruction publique au Québec, notamment en ce qui concerne la qualité de la langue écrite et parlée, d'autre part. Langue en état, le français n'a pas de petits, de grands, de mineurs, de majeurs et d’exclusifs utilisateurs. Tout francophone est libre de choisir sa façon d’exprimer son attachement et sa fidélité à la langue française.
En sixième année primaire, je feuilletais déjà « Paris Match » que ma mère – esthéticienne kinésithérapeute de renom fréquentant les salons huppés -, nous apportait un jour avant la date de la parution inscrite sur la manchette. À l’école secondaire, je lisais avec un esprit déjà allumé « Jeune Afrique »
Personnellement, je ne suis pas venu au monde avec une cuillère en argent dans la bouche. Mais je suis une âme bien née, un certain 2 décembre à minuit mathématique, de parents congolais, originaire de la région du KasaÏ. Je suis issue d’une modeste famille de la classe moyenne pour laquelle l’éducation demeure le pilier de l’épanouissement de l’enfant. Sans fausse modestie, je suis parmi les rares élèves africains qui, à l’âge de 10 ans, partaient à l’école avec un lourd cartable contenant quelque 300 grammes de journaux (les quotidiens Salongo et Élima) pour 5 kilos de livres, cahiers, compact, règle, stylos à bille et autres fournitures scolaires dont une boîte à lunch. Cela constituait environ 1/10 de mon poids. En sixième année primaire, je feuilletais déjà « Paris Match » que ma mère – esthéticienne kinésithérapeute de renom fréquentant les salons huppés -, nous apportait un jour avant la date de la parution inscrite sur la manchette. À l’école secondaire, je lisais avec un esprit déjà allumé « Jeune Afrique » et je savais dessiner de mémoire, crayon sur les bouts de doigts, la carte physique de l’Afrique, en y indiquant toutes les capitales politiques. Me souvenant toujours de Frantz Fanon, étant donné que l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette et les minutions se trouvent en RD Congo, à 12 ans, je savais déjà esquisser, à quelque défaillance près, le périmètre du territoire national de mon pays d’origine. Je dessinais psychiquement en français. En 3ème secondaire, je tombais en amour avec « le Bon Usage » de Maurice Grevisse, en me lançant dans la conquête des jeux et enjeux de la conjugaison française avec mon ami et frère Serge Mpanda, tous deux, yeux rivés sur "L'Art de conjuguer" de Louis-Nicolas Bescherelle appartenant à la grande-sœur Sylvie Mpanda, en son temps élève au Lycée Sacré-Cœur de la Gombe, à Kinshasa, capitale de la RD Congo. Je me rappelle aussi de « Mon premier Larousse en couleur », « Mamadou et Bineta sont devenus grands », « À petits-pas », « À grands pas », « Au gré de vagues », « Auteurs français », etc…Des manuels très utiles pour l’enseignement du français en RD Congo. Malheureusement, j’avais très rarement utilisé la série didactique « Savoir et savoir-faire ». En 5ème année secondaire, j’avais presque mémorisé l’ouvrage « L’Histoire du monde contemporain » et en 6ème année, je savais réciter tous les grands moments de l’histoire politique, sociale, culturelle et économique du monde de 1901 à 1990, grâce à « La Chronique du 20ème siècle », éditée au complet par Catherine et Jacques Legrand, sans manquer de me référer à « Guinness », mon expert en superlatif (l’homme le plus petit, l’homme le plus âgé, etc.). Ces deux volumes de connaissances ont été mis à ma disposition par ma marraine, Petruc Helena, une roumaine mariée à un congolais. Un couple qui guida mes premiers pas d’orphelin de père pour la réussite et le succès scolaire ou universitaire. Durant mes vacances, j’aimais également beaucoup dessiner des cartes complexes illustrées dans l’« Atlas Classique » de Pierre Gourou. Toujours et psychiquement en français,
"J’avais à ma portée entre 24 et 32 journaux d'expression française à lire par jour"
À la deuxième année de mes études à l’Université de Kinshasa, j’avais à ma portée entre 24 et 32 journaux d'expression française à lire par jour. C’était pour moi, le plus grand privilège que je tirais de mon long séjour de 9 ans chez mon frère cousin, Mulombo Valentin Roger en acronyme Muvaro et en abrégé Muva. Ce denier fut le plus grand magnat de la presse congolaise, toutes tendances confondues. Je mets à défi quiconque qui me présente un homme, autre que Muvaro, qui eût le contrôle et la maîtrise des médias congolais comme cet ancien « Kassapard », maître en sciences sociales et politiques. C’est grâce à lui que j’ai rencontré, en personne stratégiquement effacée, des centaines de hauts responsables académiques, économico-financiers, politico-administratifs et militaires de l’ex-Zaïre, la RD Congo, aujourd’hui. En dehors de ceux-ci, Muvaro était aussi célèbre dans les milieux des sportifs (football, basketball, volleyball, catch, Boxe, etc.), des artistes musiciens et comédiens. Toujours en homme stratégiquement effacé, j’ai côtoyé de grandes artistes de la musique congolaises. Ce qui m’avait permis de collecter de précieuses informations de sources plus directes et crédibles. Mes talents d’étudiants entreprenant me permirent de faire déplacer deux chefs de missions diplomatiques pour une visite de courtoisie, s’agissant de l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume de Belgique en RD Congo, et une visite d’au revoir, en ce qui concerne l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Confédération Helvétique (Suisse) au terme de son mandat en RD Congo. La suisse et la Belgique, deux pays emblématiques de l’espace francophone.
"Le français: la langue que j’ai spontanément adoptée, je promeus inconditionnellement et, surtout, je défends bec et ongle, en tout temps et en tout lieu"
Ce sont là mes premiers pas, repères et indices de mon exceptionnelle rencontre, ma complicité et ma chimie avec le français: la langue que j’ai spontanément adoptée, je promeus inconditionnellement et, surtout, je défends bec et ongle, en tout temps et en tout lieu.
Prochaine publication: différence entre phrase et texte