La Communauté de développement des pays de l'Afrique Australe (SADC) a cautionné la tenue des élections différées du 30 décembre 2018 et mars 2019, en choisissant également ses candidats favoris à la présidence de la RD Congo
En moins de cinq mois, la Sadc s’illustre par deux maladresses diplomatiques sur le processus électoral en République démocratique du Congo.
Tenez, à deux jours des élections du 30 décembre prochain, ce vendredi 28 décembre 2018 à Kempinski Hôtel Fleuve Congo, à Kinshasa, avec la bénédiction de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni), la délégation de la Communauté de développement des pays de l'Afrique Australe (SADC) a cautionné la tenue des élections différées du 30 décembre 2018 et mars 2019, en choisissant également ses candidats favoris à la présidence de la RD Congo, notamment les candidats des coalitions Fcc (Front Commun pour le Congo), Cach (Cap pour le changement) et Lamuka : tout un scandale diplomatique qui exige des excuses et réparations à l’égard de 18 autres candidats à la présidence de la république lésés par le traitement de faveur réservé aux candidats Emmanuel Shadary, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu.
Cette réunion exclusive Sadc – Céni – Fcc - Cach - Lamuka oriente publiquement les intentions de vote à l’élection présidentielle au profit de trois coalitions associés aux discussions tout en réduisant drastiquement les chances des autres candidats espérant encore au mystère du secret de vote de ce 30 décembre 2018
D’une manière générale, cette réunion exclusive Sadc – Céni – Fcc - Cach - Lamuka oriente publiquement les intentions de vote à l’élection présidentielle au profit de trois coalitions associées aux discussions tout en réduisant drastiquement les chances des autres candidats espérant encore au mystère du secret de vote de ce 30 décembre 2018. Au besoin, la Céni et la Sadc devraient s’organiser pour rembourser les 100.000$US de ces candidats lésés, plus divers frais de réparation.
À cette rencontre, Vital Kamerhe et François Mwamba avaient représenté la coalition Cach dont le candidat est Félix Tshisekedi. Le candidat président Martin Fayulu et Pierre Lumbi ont été présents pour le compte de la coalition Lamuka. Le sénateur Munkeni et d’autres cadres du Fcc ont représenté le candidat Emmanuel Shadary.
La délégation de la Céni a été composée de son président, Corneille Nangaa, son rapporteur Jean-Pierre Kalamba ainsi que de son secrétaire exécutif national, Ronsard Malonda.
La même Sadc a été au centre d’un autre scandale diplomatique le 10 août 2018 dénoncé par l’opposition congolaise : dans une correspondance adressée au président sud-africain Cyril Ramaphosa, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social(Udps), Jean-Marc Kabund- a- Kabund, avait déploré l’attitude du successeur de Jacob Zuma
Il convient de rappeler que la même Sadc a été au centre d’un autre scandale diplomatique le 10 août 2018 dénoncé par l’opposition congolaise : dans une correspondance adressée au président sud-africain Cyril Ramaphosa, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social(Udps), Jean-Marc Kabund- a- Kabund, avait déploré l’attitude du successeur de Jacob Zuma qui, lors de sa visite à Kinshasa en août 2018, avait imprudemment rencontré en exclusivité le candidat de la coalition Fcc, Emmanuel Shadary alors qu’il y a d’autres acteurs politiques importants dans l’opposition qui méritaient aussi cette consultation présidentielle. Pour Jean Marc Kabund-a-Kabund, le président sud-africain avait choisi son camp.
"Nous tenons à vous exprimer notre inquiétude à la suite de l'audience par vous accordée à M. Emmanuel Ramazani Shadary, un des candidats à l'élection présidentielle du 23 décembre 2018, lors de votre visite officielle dans notre pays, sans pour autant vous intéresser aux autres challengers", écrit l'Union pour la démocratie et le progrès social (Udps).
"Cet acte singulier" donne lieu à l'interprétation selon laquelle "le président sud-africain a choisi son camp et qu'il a, par la même occasion, présenté, au peuple congolais et au monde, le futur président de la République démocratique du Congo", ajoute Jean-Marc Kabund, secrétaire général de l'Udps, signataire de cette lettre datée du 15 août.
"Devant pareille interprétation aussi dangereuse pour la démocratie dans notre pays, nous tenons à élever notre protestation", avait noté Jean-Marc Kabund.
Cach devait s’abstenir à participer à cette rencontre excluant les autres candidats à la présidence
Par ailleurs, en tant que coalition électorale soutenant le président de l’Udps à la présidence de la RD Congo, Cach devait s’abstenir à participer à cette rencontre excluant les autres candidats à la présidence. C’est dommage que l’Udps signataire de la lettre de protestation contre le président Ramaphosa n’ait pas relevé cette anomalie en exigeant l’invitation de tous les candidats à la présidence de la république à ces concertations avec la Sadc et la Céni.