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Grand témoignage

Contre la diaspora pourvoyeuse des fonds, une frange de kinois amnésiques se rendent en esclaves au prédateur JP Bemba!

Pourquoi s'empresser et se bousculer aux agences Western Union, MoneyGram, Ria et autres dans la diaspora, des fois sous des hivers atroces, pour des personnes qui applaudissent, gratifient et auréolent de cyniques politiciens qui les tuent, les massacres, les torturent, les violentent, les dénigrent, les appauvrissent à grande échelle?

Ce mercredi 1er août 2018, une frange des Kinois chômeurs, affamés, flâneurs, errants et amnésiques a réservé un accueil délirant et de compassion au président du Mouvement pour la libération du Congo, Jean Pierre Bemba, acquitté récemment des charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale.

Étonnant mais vrai, malgré les multiples rappels à la conscience nationale de la diaspora congolaise pourvoyeuse de fonds de secours contre la pauvreté et la misère des populations dont JP Bemba est compté parmi les principaux auteurs  durant les époques Mobutu et Kabila, des milliers de Kinois perdus dans le cyclone de la conjoncture agonisante de Joseph Kabila et ses complices 1+4 ont de nouveau choisi leur camp : celui de la violence et de la mauvaise gouvernance. Cela étant, pourquoi s'empresser et se bousculer, des fois sous des hivers atroces, aux agences Western Union, MoneyGram, Ria et autres dans la diaspora pour des personnes qui applaudissent, gratifient et auréolent de cyniques politiciens qui les tuent, les massacres, les torturent, les violentent, les dénigrent, les appauvrissent à grande échelle? Jean-Pierre Bemba et sa clique constituant une caste de "faux bourgeois" qui dégagent excessivement l'odeur de la misère, de la pauvreté et de la grenade à travers les rues et avenues de toutes les communes de Kinshasa, privent la scolarité à la jeunesse et du lait aux millions de nourrissons.

Au-delà de l’accueil de compassion à Jean-Pierre Bemba, un prisonnier récemment mis en liberté provisoire, des milliers de kinois visiblement acquis au message du MLC sont aujourd’hui indexés et étiquetés « collabos » que la diaspora congolaise ne pourra plus jamais soutenir ou secourir. Il n’y a donc aucune prime possible pour les collabos et applaudisseurs des prédateurs, des massacreurs, des tueurs, des tortionnaires et associés.

Vie affairiste et politique de Jean-Pierre Bemba

Il est de notoriété publique que l’ancien vice-président chargé de l’économie et des finances de 2003 à 2006 fait partie des « fils à papa » des époques Mobutu et Kabila. Son père, le défunt Jeannot Bemba Saolona, a été, non sans controverse,  un des plus magnétiques personnalités aux sérails politiques et des affaires de la RD Congo. L’opinion congolaise et internationale se souviendra toujours du revirement spectaculaire de Jeannot Bemba Saolona du mobutiste du premier carré au Kabiliste propagandiste qui, dans le cadre de sa nouvelle job en 1999, demanda à son fils Jean-Pierre Bemba d’abandonner son aventure de rébellion MLC sans lendemain et de venir travailler pour le développement du pays aux côtés de Laurent-Désiré Kabila. Coup de théâtre : en 2003, Jeannot Bemba devint sénateur inscrit sur la liste MLC, qualifié par ce dernier d’aventure sans lendemain du moment où il tirait profit du juteux ministère de l’économie nationale. Étonnant, mais vrai. Une pratique honteuse toujours en vogue et encouragée même par une certaine population ignorante en RD Congo. La série de ce type de dramatisation et cirque politique est longue et sans fin : Kisombe Kiaku Muisi, grand homme d’affaire, excellent dealer, ministre des sports et loisir sous Mobutu déclara publiquement pince sans rire qu’il était Kabiliste plus que Laurent-désiré Kabila lui-même. Quoi de plus normal, un jour, un fils Kisombe devint plus Kabiliste que Joseph Kabila lui-même. Tel père, tel fils…De là comprendre également que tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. Bel avertissement séculaire de Jean de la Fontaine.

 Jean Pierre Bemba n’est pas à classer dans la lignée des « fils à papa travailleurs, excellents gestionnaires ou fins politiques », à l’exemple de Uhuru Kenyatta au Kenya, John F. Kennedy et Georges Bush Junior aux États-Unis, Martine Aubry (née Martine Marie Louise Delors) et Marine Le Pen, en France, Charles Michel et Jean Jacques De Gucht, en Belgique

Selon des témoignages des personnes bien renseignées, diplômé de l’Institut catholique des hautes études commerciales (ICHEC), à Montgomery, Woluwe-Saint-Lambert, ancien stagiaire à la Citibank-Kinshasa, Jean Pierre Bemba n’est pas à classer dans la lignée des « fils à papa travailleurs, excellents gestionnaires ou fins politiques », à l’exemple de Uhuru Kenyatta, John F. Kennedy et Georges Bush Junior aux États-Unis, Martine Aubry (née Martine Marie Louise Delors) et Marine Le Pen, en France, Charles Michel et Jean Jacques De Gucht, en Belgique. C’est bien Jean-Pierre Bemba qui eut conduit  Scibe Airlift à la faillite, à la grande déception de son père. Et, son attitude hautement va-t-en-guerre fragilisera et atomisera la branche politique du MLC.

Aux derniers jours de sa vie, frappé de l’ostracisme par les Occidentaux, le maréchal Mobutu avait fait de Jean-Pierre Bemba son principal confident, un conseiller spécial et multifonctionnel…

Très chouchouté et hautement protégé, le cinquantenaire Jean-Pierre Bemba avait toujours joui d’un particulier  avantage dans la vie par rapport aux autres millions de jeunes de sa génération ou de son âge en RD Congo et à travers le monde. Car, fils du célèbre politique, admiré du Marechal Mobutu et multi-affairiste Jeannot Bemba Saolona. Et, aux derniers jours de sa vie, frappé de l’ostracisme par les Occidentaux, le maréchal Mobutu avait fait de Jean-Pierre Bemba son principal confident, un conseiller spécial et multifonctionnel…une réelle béquille et un support pour faire le pont entre l’empire Mobutu et les maîtres du monde, mais également pouvoir rafler de fines bouteilles de vin dans des caves d’Europe, remplir dans les supermarchés européens des caddies de produits frais d’Ardennes que le maréchal président raffolait aux petits déjeuners. Tirant profit d’une réglementation de l’Association internationale des transporteurs aériens (IATA) qui exempte du port de visa à la frontière certains équipages, sur certaines destinations, à certaines conditions, Jean-Pierre Bemba traversait facilement les frontières européennes en tenue de commandant d’avion : il est pilote de Boeing et, en plus, détenteur d’un passeport brésilien, avait révélé une source digne de foi. Le jeune confident du président avait effectivement l’exceptionnel avantage d’aller et venir par les aéroports européens alors que Mobutu et les siens étaient frappés de refus de visa et que même les Bemba étaient indexés en Belgique et en France à la suite d’une affaire de faux-monnayage suivie par la police belge et relayée largement sur les télévisions belges.

Depuis plus de 10 ans, l’essentiel des décisions faisait parcourir jusqu'à plus de 8.000 km de Kinshasa pour arracher la signature ou le quitus prépondérant du chairman, président à vie du MLC

Inséparable de Mobutu en retrait politique à Kawele, Jean-Pierre Bemba aurait bien assimilé les enseignements et les pratiques du guide éclairé, comme l’impose le mimétisme chez les humains, surtout chez les africains tradi-modernes. Jean-Pierre Bemba a su parfaitement interpréter et transposer les faits et gestes du léopard-président au sein de son MLC-fait privé dont, depuis plus de 10 ans, l’essentiel des décisions faisait parcourir jusqu'à plus de 8.000 km de Kinshasa pour arracher la signature ou le quitus prépondérant du chairman, président à vie du MLC.  Le 23 juillet 2011, à la clôture du congrès pré-électoral, Thomas Lohaka, Omer Egbwake, Jean Lucien Busa, Ève Bazaiba et tous les membres du conseil des représentants du Mouvement de libération du Congo (MLC), se disant confiant de la libération imminente de leur leader par la CPI, avaient reconduit,  à l’unanimité, Jean-Pierre Bemba Gombo à la tête du parti pour un nouveau mandat de 5 ans en le retenant, par conséquent, comme l’unique candidat du MLC à l’élection présidentielle de novembre 2011. Il en est de même pour son codétenu Laurent Gbagbo qui, à l’issue du 3ème congrès extraordinaire de son parti politique, le 30 avril 2015, a été investi de nouveau président du Front populaire Ivoirien (FPI) dont il est le fondateur, à l’issue d’une élection à la base avec 99,64% : un score à la soviétique.  Les deux cas donnent globalement l’image de la démocratie à l’africaine où, entre autres, les présidents-fondateurs sont tacitement des présidents nationaux à vie fonctionnant en mode « Chef coutumier », des prisonniers à très large liberté de décision politique.

Jean-Pierre Bemba, pratiquant le métier des armes depuis 1991, est tout au moins l’actionnaire majoritaire ayant investi ses plus précieux énergies, risques, meubles et immeubles pour en tirer le plus gros des dividendes

On peut donc tout dire de saveur démocratique ou du caractère impersonnel du débat à l’intérieur de cet exceptionnel parti politique né armé. Cependant, le MLC est en réalité une affaire dont Jean-Pierre Bemba, pratiquant le métier des armes depuis 1991, est tout au moins l’actionnaire majoritaire ayant investi ses plus précieux énergies, risques, meubles et immeubles pour en tirer le plus gros des dividendes. Pour preuve, les statuts originaux du MLC, mouvement politico-militaire concentrent et centralisent excessivement le pouvoir en sa personne. Conformément à l’article 11 de ces statuts signés à Lisala le 30 juin 1999, parmi les quatre organes du partis figure en premier lieu le président, suivi du conseil politico-militaire de la libération, le secrétariat général, l’armée de libération du Congo (ALC). L’article 12 du même instrument juridique stipule que le président du MLC est le chef de la branche politique et le Commandant en Chef de l'Armée de Libération du Congo. Il définit la politique générale du Mouvement. Il est responsable de la Sécurité des Territoires libérés. Il convoque et préside les réunions de sécurité et les réunions du Secrétariat Général. Il approuve et entérine les accords avec les partenaires extérieurs. En tant que Commandant en Chef de l'ALC, le Président définit la politique générale des opérations et détermine les objectifs. Il approuve et signe les accords de défense avec les partenaires extérieurs. Il convoque et dirige les réunions de l'Etat-Major de l'ALC. Le Président assure la gestion du Mouvement. Il est assisté d'un Conseil Politico-Militaire. Après avis du Conseil Politico-Militaire, IL NOMME et DÉMET les membres du Mouvement. Aucune fois, le mot élection n’est cité dans la galaxie des prérogatives éléphantesques et à caractère monarchique  dévolues à Jean-Pierre Bemba par ses camarades cofondateurs illustrant éloquemment une des fables de Jean De La Fontaine autrement titrée: le corbeau et les renards. Ce qui expliquerait (1) sa pleine responsabilité dans les crimes perpétrés par les troupes de l’ALC à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, (2) des départs successifs (avec remorquage des militants) de trois secrétaires généraux dont son collègue de classe et cofondateur du  Parti, Olivier Kamitatu, et (3) le transfert du pôle de décision du MLC dans une des cellules de La Haye mesurant moins de 10 mètres-carrés.

Réduire substantiellement la vie ou les activités de l’ancien collégien gâté Jean-Pierre Bemba dans une cellule de 10 mètres-carrés pendant plus de 10 ans, c’est garder un jeune albatros dans la cage!

Ce qui précède permet d’imaginer réellement l’étendue du pouvoir et la large liberté de mouvement dont avait joui Jean Pierre Bemba pendant plus de 45 ans, sur terre, dans les airs, sur les eaux du fleuve, des océans et mers : lui-même conducteur des voitures les plus luxueuses et aux multiples fonctionnalités ou options, - son père, Jeannot bemba, a aussi été président de la Fédération zaïroise des sports automobiles-  aux commandes des yachts et autres embarcations légères, pilotes d’avions privé et de régulier de commerce... Il pouvait évidemment rêver d’un film le matin de soleil de plomb à Kinshasa pour le suivre le soir dans un géant cinéma à Montréal entouré par des blocs de neiges. D’une vie quotidienne en pompe, en grande liberté de mouvement, hautement délicieuse et aisée sur un territoire estimé à 2.345.409 kilomètres-carrés au minimum, réduire substantiellement la vie ou les activités de l’ancien collégien gâté Jean-Pierre Bemba dans une cellule de 10 mètres-carrés pendant plus de 10 ans, c’est garder un jeune albatros dans la cage!

Comme tout être humain habité par des émotions et sentiments divers, Jean-Pierre Bemba devrait souffrir psychologiquement et moralement de l’isolement, du cloisonnement et du sédentarisme pénitentiaire

Comparativement aux prisons-mouroirs de la RD Congo dont celle d’Angenga, dans la province de l’Équateur, il est vrai que ses conditions de détention ont été relativement meilleures dans le quartier VIP du centre pénitentiaire de la CPI situé dans une prison néerlandaise à Scheveningen - dans les faubourgs de La Haye. Cependant, malgré que sa cellule individuelle soit dotée d’un  bureau convenable, d’une télévision câblée, donne accès à une bibliothèque bien fournie, son public du 27 juillet 2006 au stade Tata Raphaël et l’animation les orchestres « Cultura pays vie » de Félix wazekwa et « Rive droite, classe K » de Karmapa, lui manquaient. Comme tout être humain habité par des émotions et sentiments divers, Jean-Pierre Bemba devrait souffrir psychologiquement et moralement de l’isolement, du cloisonnement et du sédentarisme pénitentiaire.   Il y avait certainement un manque à combler ou à substituer. Mais pas totalement, en ce moment-là. Il pouvait se promener dans la cour de la prison ou aller à la salle de sport, rencontrer Laurent Gbagbo, Charles Taylors et, pourquoi pas,  Bosco Ntangada pour certainement parler de l’Afrique, de la région des Grands-Lacs, de la Côte d’Ivoire, de la RD Congo, du Libéria, de la vie politique internationale. Mais la chaleur de la RD Congo, de sa famille, des kinois et des Congolais lui manquait toujours plus profondément.

La RD Congo de l’après apocalypse cinquantenaire Mobutu, Kabila I et II, n’a certainement pas besoin d’être reconstruite et stabilisée par la providence et des énergies incertaines d’un ex-belligérant, mauvais gestionnaire en affaires privées et publiques

Quoi que l’on dise ou spécule, Jean-Pierre Bemba serait diminué moralement et psychologique. Et la RD Congo de l’après apocalypse cinquantenaire Mobutu, Kabila I et II, n’a certainement pas besoin d’être reconstruite et stabilisée par la providence et des énergies incertaines d’un ex-belligérant, mauvais gestionnaire en affaires privées et publiques. À peine 45 jours de sa liberté provisoire, sa prise en charge psychosociale serait la priorité des priorités, la principale thérapie pour lui-même avant de s’occuper pleinement de sa famille restreinte et, en dernier ressort, des problèmes de la nation.

Nelson Mandela n’avait jamais menacé ses compatriotes réclamant la démocratie et n’avait jamais subtilisé  un seul rond du contribuable sud-africain

Au demeurant, il serait maladroit et scandaleusement inapproprié  de comparer le cas de Nelson Mandela, prisonnier de « classe moyenne » du gouvernement ségrégationniste sud-Africain et victime de l’injustice institutionnalisée à celui de l’ex-belligérant Jean-Pierre Bemba et membre de la dévorante «bourgeoisie zaïro-congolaise ». Devenu président de la République Sud-Africaine 4 ans après sa libération et Prix Nobel de la Paix en 1993, le très pacifique Mandela était pendant 27 ans prisonnier politique et d’opinion anti-apartheid contre lequel se battait presque toute l’Afrique. Mandela n’avait jamais menacé ses compatriotes réclamant la démocratie et n’avait jamais subtilisé  un seul rond du contribuable sud-africain.

Présenter donc Jean Pierre Bemba comme seul politique capable de favoriser le départ de Joseph Kabila et l'alternance politique fait penser principalement à un casting raté

Présenter donc Jean Pierre Bemba comme seul politique capable de favoriser le départ de Joseph Kabila et l'alternance politique fait penser principalement à un casting raté. Surtout qu'après 10 ans de prison, le fils à Papa profiteur « Igwe » ne jouit  pas de la psychologie, du mental et les énergies physiques qu’exige urgemment la RD Congo de l’après Kabila.


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