"Avec mes collègues de l'UE nous avions appelé au respect de la liberté d'expression"
Selon l’agence Belga, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a averti les dirigeants congolais que leur responsabilité était engagée dans la "répression brutale" qui a fait au moins huit morts dimanche en République démocratique du Congo (RDC) lors de manifestations contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le mandat a pris fin en décembre 2016. "Avec mes collègues de l'UE nous avions appelé au respect de la liberté d'expression.
Face à des événements aussi tragiques, la responsabilité individuelle des auteurs et de ceux qui n'ont pas respecté l'accord du 31/12 (dit de la Saint-Sylvestre, conclu en décembre 2016 entre la Majorité présidentielle et l'opposition et prévoyant un maintien de M. Kabila au pouvoir jusque fin 2017) est engagée", a-t-il affirmé sur Twitter. Huit personnes ont trouvé la mort dimanche en RDC et une centaine d'autres ont été arrêtées, en marge de manifestations - à l'appel de catholiques congolais et auxquelles s'étaient associées l'opposition et la société civile - contre le maintien au pouvoir du président Kabila, dont le mandat a pris fin en décembre 2016.
"De nombreux Congolais souhaitaient se recueillir et se rassembler pacifiquement à Kinshasa, Lubumbashi, Goma...ils se sont heurtés à une répression brutale"
L'Union européenne avait condamné le 11 décembre dernier les violations des droits de l'Homme en RDC ainsi que les actes de harcèlement à l'encontre d'acteurs politiques de l'opposition, de représentants des médias et de la société civile, ainsi qu'à l'encontre de défenseurs des droits de l'Homme. Les ministres européens des Affaires étrangères avaient à cette occasion prolongé d'un an les sanctions visant seize responsables congolais - dont plusieurs ministres et des haut gradés militaires - impliqués, selon elle, dans de "graves violations des droits de l'homme". Commentant les manifestations de dimanche, M. Reynders a aussi souligné, toujours sur son compte Twitter, que "de nombreux Congolais souhaitaient se recueillir et se rassembler pacifiquement à Kinshasa, Lubumbashi, Goma...". "Ils se sont heurtés à une répression brutale. Plus que jamais, la mise en œuvre fidèle des accords de la Saint-Sylvestre s'impose", a-t-il déclaré.
"Le peuple congolais chosifié, brimé, clochardisé, massacré, terrorisé et privé de son droit le plus légitime de se choisir librement, gratuitement et tranquillement ses représentants à intervalle régulière, a aussi droit à bénéficier de l’ingérence humanitaire de la part de la Communauté internationale et de ses principaux partenaires traditionnels, tel que prévu dans la charte des Nations-Unies"
Le peuple congolais chosifié, brimé, clochardisé, massacré, terrorisé et privé de son droit le plus légitime de se choisir librement, gratuitement et tranquillement ses représentants à intervalle régulière, a aussi droit à bénéficier de l’ingérence humanitaire de la part de la Communauté internationale et de ses principaux partenaires traditionnels, tel que prévu dans la charte des Nations-Unies : une démarche exceptionnelle mais unique issue de sortie de la crise politique et préélectorale actuelle. Il s’agit de la préservation du genre humain. Il s’agit de la protection de toute une région. Il s’agit de la sauvegarde des intérêts de l’ensemble de la planète et ses habitants. Ce qui vaut plus que les prétentions et les caprices du « petit souverain » ou « faux-bourgeois » qui, en pleine période d’essor démocratique, oublie, à chaque occasion politique, de « faire bon usage de la souveraineté » en faveur du peuple!
Ces derniers mois, suite à la persistance des violations massives des droits humains par les forces répressives de Joseph Kabila, les risques de développement des actes terroristes se sont considérablement accrus en RD Congo. Il y a sérieusement péril en la demeure!