Plus de trois générations avaient répondu à l’invitation des organisateurs de cet important sommet municipal
Jeudi 26 janvier 2017, M. Dimitrios Jim Beis, Membre du Comité exécutif de la Ville de Montréal, Responsable des communautés d'origines diverses, a procédé à l'ouverture officielle du Sommet socio-économique pour le développement des jeunes des communautés noires de Montréal (SdesJ2017) en présence de plusieurs élus et élues municipaux, de responsable d'organismes communautaires et des leaders associatifs.
Samedi 28 janvier 2017, le SdesJ2017 a eu lieu à la Haute École de Commerce de Montréal, au profit de plus d’une centaine de jeunes, femmes et hommes leaders des communautés noires : plus de trois générations avaient répondu à l’invitation des organisateurs de cet important sommet municipal.
un réseau novateur qui se donne pour mission de contribuer à l'essor économique et social du Québec
En effet, le Sommet socio-économique pour le développement des jeunes des communautés noires est un réseau novateur qui se donne pour mission de contribuer à l'essor économique et social du Québec, en se concentrant plus spécifiquement sur l'apport des jeunes des communautés noires.
Le très dynamique et créatif haïtien Édouard Staco en est l’initiateur et le président.
Des statistiques et situations alarmantes
Les membres des communautés noires de Montréal touchent un revenu moyen inférieur de 10 000 dollars et à celui de l'ensemble de la population québécoise
Les communautés noires de Montréal compte près de 200 000 personnes, soit environ 10% de la population totale, ce qui en fait le groupe le plus important des minorités visibles de la ville. On les retrouve principalement dans les arrondissements de Villeray-Saint-Michel-Park extension (13,8%), Côte-des-neiges-Notre-Dame-de-Grâce (12,99%), Montréal-Nord (11,5%), Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles (9,5%) et Athunsic-Cartier-Ville (8,5%).
Elles constituent la minorité visible la plus jeune de Montréal avec un âge médian de 29,5 ans contre 33,4 pour l’ensemble des minorités visibles et 40.1 ans pour l’ensemble de la population.
Cependant les moyens de leur pleine intégration dans la vie scolaire et dans l’emploi laissent à désirer. Il existe donc plusieurs déterminants négatifs qui empêchent une bonne intégration à la société québécoise : les membres des communautés noires de Montréal touchent un revenu moyen inférieur de 10 000 dollars et à celui de l'ensemble de la population québécoise, en plus d'avoir un taux de chômage deux fois plus élevé assorti d’un taux de décrochage scolaire également élevé pour de nombreuses familles éclatées ou monoparentales. À cela il faut ajouter racisme, crise identitaire, faible sentiment d’appartenance à la collectivité, sentiment d’exclusion, etc. la tentation de raccourci vers la réussite est réelle : adhésion aux gangs de rue, frictions avec les autorités, difficultés avec la loi. Tout ceci aggravé par des problèmes de discrimination ou des obstacles systémiques tout au long de leur parcours. En résumé, nombre de jeunes des communautés noires vivent des situations extrêmes.
"La pauvreté à elle seule ne fait pas naître le crime, elle s’associe à l’exclusion pour donner au crime une voix qui porte"
Un diagnostic bien posé et quatre composantes-projets pour une thérapie appropriée
Pour y faire face, la problématique générale épinglée et adoptée par les organismes associés à l’organisation de ce sommet a été résumée comme suit : « la pauvreté à elle seule ne fait pas naître le crime, elle s’associe à l’exclusion pour donner au crime une voix qui porte ». il en a découlé naturellement deux grands axes d’intervention : (1) la lutte pour une meilleure insertion socio-économique des jeunes et (2) la prévention précoce pour une meilleure inclusion des jeunes
Ces deux axes ont conduit à élaborer 4 projets structurants en deux catégories : (1) deux projets à vocation économique, soit le renouvellement du Fonds Afro-entrepreneurs et la mise en place d’un réseau (5 organismes) pour soutenir ces nouveaux entrepreneurs; (2) deux projets de développement social, soit le Programme de renforcement des familles (5 sites visés) et un programme d’accompagnement des jeunes raccrocheurs et des jeunes aux études, à compter du secondaire 3 (5 organismes)
"Inverser cette stabilité dans les chiffres, où depuis quarante ans, le taux de chômage chez les jeunes des communautés noires est deux fois plus élevé que la moyenne"
Ces projets sont le fruit d'une consultation publique et d'une réflexion d'un an et demi, à laquelle ont pris part une quarantaine d'organismes de la communauté.
Grâce à ces quatre composantes-projets, l’initiateur et le président de ce Sommet, Édouard Staco espère « inverser cette stabilité dans les chiffres, où depuis quarante ans, le taux de chômage chez les jeunes des communautés noires est deux fois plus élevé que la moyenne ».
Stimuler l'entrepreneuriat des jeunes et épauler les familles démunies sont deux des clés pour briser le cycle de la pauvreté et créer une «dynamique qui redonne la confiance et l'espoir» aux quelque 200 000 membres des communautés noires de Montréal, a ajouté Édouard Staco. Pour ce faire, « le second volet économique du Sommet vise à renflouer les coffres du Fonds afro-entrepreneurs d'un million à trois millions de dollars. Les entrepreneurs pourront ainsi obtenir un prêt allant jusqu'à 250 000 dollars pour appuyer leurs projets commerciaux ».
Des autorités et témoins engagés pour un accompagnement sûr et le suivi des composantes-projets
Plusieurs élus avaient participé à ce Sommet dont Mme Kathleen Weil, Ministre du Québec de l’immigration, M.Emmanuel Dubourg, Député fédéral de Bourassa, M.David Heurtel, Député de Viau et Ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, à Gouvernement du Québec, M. Frantz Benjamin, président du Conseil de ville de Montréal, Mme Annie Samson, Maire d'arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension Mme Christine Black, mairesse de l'arrondissement de Montréal-Nord, Mme Marie-Josée Mastromonaco, Commissaire scolaire et Mme Marie-Aline Vadius, Directrice Adjointe CSDM et Présidente Conseil Interculturel Ville de Montréal
"L'entrepreneuriat, c'est une des clés pour permettre les gens de développer leurs propres affaires. C'est une des alternatives à la pauvreté, de se partir en affaires"
Christine Black, la mairesse de l'arrondissement de Montréal-Nord, se réjouit de ces initiatives. «L'entrepreneuriat, c'est une des clés pour permettre les gens de développer leurs propres affaires. C'est une des alternatives à la pauvreté, de se partir en affaires. D'ailleurs, notre plan Priorité jeunesse va dans ce sens-là, de stimuler l'entrepreneuriat chez les jeunes pour qu'ils puissent développer des compétences [qui pourront] les aider sur le marché du travail», soutient-elle, en entrevue avec La Presse en marge du Sommet.
Ces quatre mesures nécessitent des investissements de 7 millions de dollars, dont la moitié sera amassé par les membres des communautés noires. Les 3,5 millions restants viendraient des trois ordres de gouvernement, souhaitent les organisateurs. Or, aucun ne s'est encore engagé officiellement, bien qu'une annonce à cet effet est prévue par la Ville de Montréal, précise la mairesse Christine Black.
"Nous sommes dans un momentum tel qu'il faille qu'on se mobilise -inclusif, ensemble- pour appuyer nos jeunes, pour faire de la place"
Pour sa part, le député fédéral de Bourassa, Emmanuel Dubourg, a déclaré : « Nous sommes dans un momentum tel qu'il faille qu'on se mobilise -inclusif, ensemble- pour appuyer nos jeunes, pour faire de la place. Les difficultés que nous avons eues, les obstacles que nous avons rencontrés, [on se dit] : comment peut-on faire pour que nos jeunes vivent autres choses.»
"Montréal est une métropole accueillante, cosmopolite et ouverte sur le monde qui possède des atouts exceptionnels pour assurer son développement et son rayonnement"
En marge de la tenue du sommet, le Maire de Montréal, Denis Coderre s’était exprimé en ces termes : « Montréal est une métropole accueillante, cosmopolite et ouverte sur le monde qui possède des atouts exceptionnels pour assurer son développement et son rayonnement. Son dynamisme et sa diversité se reflètent également chez les jeunes, qui regorgent d’initiatives stimulantes et créatives afin de stimuler l’entrepreneuriat ».
Au titre d'agent d'information et de publicité, Claude Kazadi Lubatshi, Administrateur-Manager et rédacteur en chef de « Cent Tambours Mille Trompettes s.a.r.f. » avait également rehaussé de sa présence ce Sommet promoteur de grandes perspectives pour l’avenir des communautés noires de Montréal et une intégration plus prononcée de ces dernières au Québec et au Canada.
Bonne suite au Sommet socio-économique pour le développement des jeunes des communautés noires de Montréal!