L'opposition politique, avec preuve en appui, au lieu de poursuivre des négociations avec le tueur des congolais, pouvait bien faire recours aux forces armées de la communauté internationale au nom du droit d’ingérence humanitaire
Plus de 70 morts, près de 200 blessés graves et plus de 400 arrestations enregistrés lors des manifestations du carton jaune des 19, 20 et 21 septembre et du carton rouge manqué les 19 et 20 décembre 2016, à travers le pays, notamment à Kinshasa, Lubumbashi, Matadi et Goma. Contre toute attente, en lieu et place d’un carton rouge, le Rassemblement et le Front pour le Respect de la Constitution ont accordé un carton vert à Joseph Kabila et compagnie par voie du Dialogue mené par la CENCO. Un acte de très haute trahison.
Impuissante face à l’usage excessif de la violence par un pouvoir illégal et terroriste, l’opposition politique, avec preuve en appui, au lieu de poursuivre des négociations avec le tueur des congolais, pouvait bien faire recours aux forces armées de la communauté internationale au nom du droit d’ingérence humanitaire qui permet aux armées étrangères d’intervenir sans mandat d’un quelconque gouvernement d’un État ou gouvernement du territoire où se déployer. Lequel droit avait permis à la France d’intervenir militaire et avec succès au Mali et en Côte d’ivoire post-électorale en 2011. Il ne sert à rien de rechercher une solution toute nationale en sacrifiant les fibres et acquis démocratiques au pays datant de plus de 25 ans. Garder Joseph Kabila à la tête du pays, en dépit du slogan apocalyptique « Yebela » fort brandi par le Rassemblement fait prévaloir de manière brute, en pleine 21ème siècle, l’adage de Jean De La Fontaine : « La loi du plus fort est toujours la meilleure »! C’est triste que le Rassemblement et le Front qui regorge d’éminents connaisseurs en droit international humanitaire manque de reflexe pour aborder la question dans ce sens.
Il y a lieu d'espérer qu'Étienne Tshisekedi se garderait de ne pas faire le "Père Noél 2016" de Joseph Kabila
Ce qu’il faut savoir pour motiver une requête en aide militaire internationale auprès des Nations-Unies, d’autant qu’il n’est pas encore trop tard : (1) Est assimilée aux agresseurs, dans le sens des termes de la charte des Nations-Unies, toute personne ou tout groupe de personnes civiles ou armées au service du président sortant ou d’une autre autorité des institutions en déchéance qui exerce de la violence contre les aspirations légitimes du peuple congolais reprenant et recouvrant sa pleine souveraineté; (2) le Conseil de sécurité des Nations unies a pour fonctions et pouvoirs, notamment, (a) le maintien de la paix et de la sécurité internationales, conformément aux buts et aux principes des Nations Unies; (b) le constat de l'existence d'une menace contre la paix ou d'un acte d'agression et la recommandation des mesures à prendre; (c) la prise des mesures d'ordre militaire contre un agresseur et (d) l’exercice des fonctions de tutelle de l'ONU dans les « zone stratégiques » et (3) le mandat actuel de la MONUSCO qui, par la résolution 1925 du 28 mai 2010 du Conseil de sécurité des Nations Unies, est autorisée à recourir à tous les moyens nécessaires pour mener à bien son mandat concernant, entre autres, la protection des civils, du personnel humanitaire et des défenseurs des droits de l’homme immédiatement menacés de violence physique, ainsi que le soutien du Gouvernement de la République démocratique du Congo dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix (pour le cas d’espèce, la RD Congo est dans le contexte de « Non État »)
L’opposition politique a donc manqué de moyens, de stratégie, d’imagination, à la mesure de son slogan apocalyptique « Yebela ». Néanmoins, il y a lieu d'espérer qu'Étienne Tshisekedi se garderait de ne pas faire le "Père Noél 2016" de Joseph Kabila.