Belgique a proposé et obtenu l’inscription de la crise congolaise à l’ordre du jour
Sauf imprévu, ce lundi 17 octobre 2016, l'Union européenne, par la voie de son conseil Affaires étrangères, va annoncer d’importantes mesures sur la crise politique et électorale en RD Congo. De sources dignes de confiance indiquent que la Belgique a proposé et obtenu l’inscription de la crise congolaise à l’ordre du jour. Substantiellement, le Conseil Affaires étrangères qui se tiendra à Luxembourg débattra de la mise en œuvre de la stratégie globale de l'UE et devrait adopter des conclusions sur ce sujet. Il fera le point sur les actions et priorités de l'UE en matière de migration. Les ministres examineront également la situation en Syrie à la lumière des développements récents sur le terrain.
Il convient de signaler que depuis les manifestations de violences survenues, les 19 et 20 septembre 2016, en RD Congo, à travers ses grandes villes dont Kinshasa, la Belgique et quelques pays de l’Union européenne ainsi que les États-Unis d’Amérique s’activent davantage, afin d’éviter le pourrissement de la situation politique et d’éliminer les risques de déboucher sur la guerre civile dans les semaines ou mois à venir. Dans la suite de ces événements malheureux, le vice-premier ministre belge en charge des affaires étrangères et européennes, Didier Reynders, avait appelé à l’ouverture d'une enquête sur les violences en RD Congo.
Dans le même registre, l'organisation flamande 11.11.11 avait demandé au chef de la diplomatie belge d'en faire plus. L'enquête doit être menée par des rapporteurs spéciaux du Conseil des droits de l'homme des Nations-Unies, réclame-t-elle. La Belgique doit également s'engager en faveur de sanctions individuelles prises par l'Union européenne contre les auteurs de la répression.
"La République démocratique du Congo a droit à un avenir sans Kabila"
Par ailleurs, En Flandre, des voix s’étaient fait entendre en faveur d'une plus grande fermeté de la Belgique à l'égard du régime du président Kabila. Aux yeux de la N-VA, parti de la coalition fédérale, la Belgique doit adopter un discours clair: le temps du président Kabila est révolu et celui-ci ne peut briguer un troisième mandat. Liant les réserves d’ordre diplomatique au devoir de préservation des valeurs démocratique à l’échelle mondiale, le député Peter Luyckx avait déclaré ce qui suit, à travers un communiqué : "L'appel initial au calme et à la retenue du gouvernement belge est compréhensible: nous ne voulons pas mettre en danger nos propres concitoyens au Congo. Mais cela ne doit pas nous empêcher d'avoir une position claire: la République démocratique du Congo a droit à un avenir sans Kabila".
Il convient de rappeler que le parlement fédéral a voté, le 20 juillet 2016, une résolution pressant la RDC d'organiser des élections dans le respect de sa Constitution. Le texte demande au gouvernement de geler l'aide bilatérale directe au Congo si la date des élections prévue par la Constitution n'est pas respectée. Le parlement envisage des sanctions ciblées (interdictions d'entrée sur le territoire et gels d'avoirs) à l'encontre d'auteurs de violences et de violations des droits de l'homme. Il avait demandé au gouvernement de plaider pour de telles initiatives sur la scène européenne et internationale, sans exclure la Belgique puisqu'il est précisé, au terme d'un compromis entre majorité et opposition, que le gouvernement ne doit "pas hésiter à instaurer lui-même de telles sanctions". Un député de l'opposition avait alors fait remarquer que des hauts responsables congolais possédaient des avoirs en Belgique.
Le 26 octobre 2016, par son Envoyé spécial dans la Région des Grands Lacs africains, Son Excellence Renier Nijskens, la Belgique participera également au sommet de Luanda sur la crise en RD Congo, sous l’organisation conjointe de la CIRGL, de l’ONU, de la SADC et de l’Union Africaine.