Renier Nijskens qui part, Renier Nijskens qui revient au galop...
C’est plus qu’un exploit diplomatique, une légende dans les affaires étrangères de Belgique : Renier Nijskens qui part, Renier Nijskens qui revient au galop en charge de la Région des Grands-Lacs Africains (RD Congo, Rwanda, Burundi, Ouganda), après avoir rempli brillamment les fonctions d’inspecteur des postes diplomatiques et consulaires de Belgique jusqu’au 20 septembre 2016.
Le 1er octobre 2014, Renier Nijskens était déchargé de ses fonctions d'Ambassadeur de Belgique dans la République fédérale d'Allemagne et devait prendre sa retraite de services diplomatiques de Belgique, après 40 ans de carrière durant laquelle il a séjourné et visité presque tous les continents. Curieusement, il avait été rappelé pour assumer les fonctions d’inspecteur des Postes diplomatiques et consulaires de Belgique. De 25 ans à 65 ans, il a été en poste diplomatique tour à tour en Irak, deux fois en RD Congo, au Koweit, en Tunisie, au Canada, au Niger, au Kenya, aux Seychelles, en Corée du Sud et en Allemagne. Sur les dix pays où il a été accrédité, cinq pays sont africains. Au niveau du ministère des affaires étrangères de Belgique, il a exercé les fonctions de directeur de la section Afrique. Renier Nijskens a également été représentant régional de l’Institut Néerlandais pour le soutien à la Démocratie Multipartite (NIMD) basé principalement en Afrique
Curieusement, Renier Nijskens a été affecté deux fois en RD Congo, où il avait été déclaré persona non grata en 1978 par le régime Mobutiste et où il avait été affecté de nouveau en novembre 2000 comme Ambassadeur plénipotentiaire et extraordinaire de Sa Majesté le Roi des Beges, soit deux ans après le déclenchement de la guerre contre Laurent Désiré Kabila par ses anciens alliés. Le 20 novembre 2000, Renier Nijskens avait présenté ses lettres de créance au président Laurent Désiré Kabila qui sera assassiné le 16 janvier 2001. La confirmation du décès de Laurent Désiré Kabila a été officiellement faite sur la Radio France Internationale par Louis Michel, alors ministre belge des Affaires Étrangères, naturellement et constamment en contact avec Renier Nijskens installé, pour cette circonstance sui generis, pendant quelques jours, à l’appartement de crise abrité par le bâtiment de l’Ambassade de Belgique à Kinshasa, sis place du 27 octobre/Commune de la Gombe. Ce chevronné diplomate belge et l’ambassadeur de l’Angola en RD Congo Son Excellence Joao Batista Mawete étaient parmi les premiers visiteurs dont les noms étaient inscrits dans le tout premier agenda du nouveau président Joseph Kabila. Des acteurs importants dans le contexte de situation délicate et complexe en RD Congo.
Ce petit fils d’un ancien gouverneur général du Congo Belge a été un témoin privilégié de grands moments dans le déroulement du dialogue intercongolais à Sun City en Afrique du Sud ainsi que de la signature de l’Accord partiel de l’Hôtel Cascade et l’Accord global et inclusif en avril 2003
Renier Nijskens a laissé ses empreintes dans les travaux préparatoires au dialogue intercongolais. Il a participé à la conception de la rencontre de Bruxelles au Palais d’Egmond entre l’opposition non armée et la société civile congolaises, en janvier 2002. Ce petit fils d’un ancien gouverneur général du Congo Belge a été un témoin privilégié de grands moments dans le déroulement du dialogue intercongolais à Sun City en Afrique du Sud ainsi que de la signature de l’Accord partiel de l’Hôtel Cascade et l’Accord global et inclusif en avril 2003. Renier Nijskens avait représenté efficacement la Belgique au sein du Comité international de l’accompagnement de la transition (CIAT).
En RD Congo, singulièrement, son ardeur dans le déploiement des activités socioculturelles et ses multiples interventions en milieux de jeunes et estudiantins avaient dépassé positivement les limites de ses fonctions diplomatiques pour se transformer en une passion pour ce pays et une compassion pour le peuple congolais.