Stephen Harper, premier ministre du Canada :
« Le Canada ne sera jamais intimidé »
Le terrorisme et l’épidémie d’Ebola sont parmi les principaux fléaux internationalisés qui préoccupent présentement les autorités canadiennes, du fédéral au provincial. Si le second fléau est identifié comme une calamité naturelle, le premier se révèle un phénomène artificiel, un excès de liberté et de droit, une forme d’intolérance et de revendication barbare et violente s’inscrivant dans la problématique de la rencontre des civilisations ou des cultures, d’une part, et de la gestion des divergences en matière de recherche, d’accumulation et de préservation des intérêts, d’autre part.
Au Canada, la deuxième moitié d’octobre 2014 a été tumultueuse, très agitée et pleine d’émotions : en l’espace de 48 heures, les villes de Saint-Jean-sur-Richelieu et d’Ottawa ont toutes les deux été le théâtre d’attentats contre des militaires. Lesquels attentats se sont soldés par la mort de l’adjudant Patrice Vincent à St-Jean-sur-Richelieu et du caporal Nathan Cirillo à Ottawa. Des actes visiblement et méthodiquement terroristes
Tenez. Le 20 octobre 2014, à Saint-Jean-sur-Richelieu, Martin Couture-Rouleau, âgé de 25 ans et adepte de l’islam radical, a tué un militaire et en a blessé un autre, avant d’être abattu par la police. Le gouvernement canadien a sans tardé évoqué la piste terroriste et avait pris la menace au sérieux. La Sûreté du Québec et la Gendarmerie Royale du Canada ont été chargées de peaufiner une enquête à propos.
Le meurtrier, Martin Couture-Rouleau, était connu des autorités fédérales, et les services de renseignement savaient qu’il s’était radicalisé. On lui avait d'ailleurs confisqué récemment son passeport, car on le soupçonnait de vouloir quitter le pays. Curieusement, le corps de Martin Couture-Rouleau aurait reçu et absorbé 13 balles. Ce seraient finalement les deux projectiles qu'il a reçus en pleine tête qui ont freiné sa charge vers les policiers, a appris l'Agence QMI. Ce faisant, le Canada avait relevé, le 21 octobre 2014, son niveau d'alerte terroriste de faible à moyen.
Pire, le matin du 22 octobre 2014, à ottawa, aux alentours de 10 heures, une fusillade a débuté au Monument commémoratif de la guerre pour se terminer au Parlement du Canada où les députés du NPD et du Parti conservateur étaient en caucus, en présence du premier ministre canadien, Stephen Harper. Elle avait causé deux morts : le caporal Nathan Cirillo, un réserviste de 24 ans d'Hamilton (Ontario) et membre des Highlanders d'Argyl et de Sutherlands et le suspect, identifié sous le nom de Michael Zehaf-Bibeau, abattu par le sergent d'arme Kevin Vickers, celui-ci tirait sur quelqu’un pour la première fois dans sa carrière, à en croire la nièce de ce dernier témoignant lors d'une entrevue avec Calgary Sun. Trois coups de feu avaient suffi à Kevin Vickers pour abattre Michael Zehaf-Bibeau.
« Michael Zehaf-Bibeau, né en 1982 au Canada, converti à l'islam et devenu intégriste. Considéré par les services de renseignements comme un « voyageur à haut risque », il s'était fait confisquer son passeport en juillet 2014. Il a vécu à plusieurs endroits à Montréal et dans l'Outaouais, à Aylmerr, il y a plusieurs années. Sa dernière adresse connue est cependant à Vancouver. À son actif, un lourd casier judiciaire au Québec suite à des affaires de drogue remontant à une dizaine d'années. Michael Zehaf-Bibeau a aussi été accusé de vol à Vancouver, à la fin de 2011, et accusé d'avoir proféré des menaces fin 2012 »
Le décès du caporal Nathan Cirillo a été constaté à l’hôpital où il avait été acheminé en toute urgence.
Évacué du parlement par des forces spéciales pour un lieu sûr, le premier ministre canadien, stéphen Harper n’est pas allé par le dos de la cuillère en soulignant ces événements, qu'il qualifie d'« attaques brutales et violentes » perpétrées par des « terroristes ».
À la suite de ces fusillades, le 22 0ctobre 2014, le centre-ville d'Ottawa a été bouclé, y compris le Parlement et l'Université d'ottawa, et un périmètre de sécurité a été érigé dans la capitale canadienne. Le Service de Police d'Ottawa poursuit enquête sur les deux fusillades : celle du Monument Commémoratif de guerre du Canada et celle qui a eu lieu au sein même du Parlement.
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Unité de la classe politique du Canada et immense soutien de la Communauté internationale face à la fusillade
Pendant le déroulement des événements, le Premier ministre canadien Stephen Harper convoque ses ministres. Jim Watson, le maire d'Ottawa, explique que « c'est une situation tragique pour la ville et le pays». D'autres politiciens canadiens et les médias réagissent également. Lors d'un discours prononcé en soirée et diffusé par les médias canadiens, le premier ministre du Canada Stephen Harper affirme que l'acte est un « affront aux valeurs canadiennes ». « Nous ne serons pas intimidés, le Canada ne sera pas intimidé. ». Il qualifie également ces fusillades d'attaques terroristes. Les chefs des deux autres partis politiques fédéraux d'importance, Thomas Mulcair et Justin Trudeau, ont également dénoncé la fusillade. La Reine du Canada, Elisabeth II, a déclaré, le lendemain des événements, avoir été choquée et bouleversée et que toutes ses pensées et ses prières allaient aux personnes affectées.
Le sergent d'armes Kevin Vickers, qui a été salué comme un héros pour avoir abattu le tireur qui s'est introduit au Parlement, mercredi, à Ottawa, a été ovationné par les députés lors de son entrée à la Chambre des communes, jeudi matin, à la reprise des travaux parlementaires. Le sergent d'arme a traversé le parquet de la Chambre pour déposer la masse sur le bureau du greffier, symbole de l'autorité du président et de la Chambre des communes. Il était visiblement ému par la procédure et les chauds applaudissements des élus en guise d'hommage.
Les députés avaient entonné l'hymne national du Canada et avaient également observé une minute de silence au lendemain de l'attentat contre le caporal Nathan Cirillo, tué au Monument commémoratif de guerre, à Ottawa. .
«Je peux dire à la Chambre que le but de ces deux attaques était de créer de la peur et de la panique dans notre pays, ainsi que d'interrompre les affaires du gouvernement. Chers députés, comme je l'ai dit hier, les Canadiens ne sont pas intimidés. Nous ne serons pas intimidés», a affirmé M. Harper.
Après son allocution, M. Harper est allé serrer la main de M. Vickers ainsi que du chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, et du leader de l'opposition officielle, Thomas Mulcair.
M. Mulcair, qui a pris la parole après M. Harper, a soutenu que le tireur «a échoué» dans sa tentative de réduire les parlementaires et les valeurs du Canada au silence.
«Dans cette enceinte, partout à Ottawa et dans l'ensemble du pays, nous mènerons les affaires du pays le plus normalement possible. Et comme l'a si bien dit le premier ministre, notre présence ici aujourd'hui témoigne de ça», a souligné M. Mulcair. Il parle aussi d’un « acte de haine, un acte de lâcheté »
Lors de son discours aux Communes, M. Trudeau a qualifié l'intervention de M. Vickers «d'acte héroïque» qui a été largement acclamé. «Kevin, sans votre courage, une situation horrible aurait été encore bien pire», a résumé M. Trudeau.
A l’unisson, messieurs Harper, Mulcair et Trudeau ont rendu hommage aux deux militaires tués , aux Forces canadiennes, aux forces de l'ordre qui sont intervenues le 22 octobre dernier et au sergent d'armes Vickers lors de leur discours respectif.
Le porte-parole au bureau du premier ministre Harper, Jason MacDonald, avait indiqué dans un courriel que le premier ministre et son cabinet ont reçu une séance d'information le 23 octobre 2014 matin du conseiller en sécurité nationale, Stephen Rigby, du commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, Bob Paulson, et du directeur du Service canadien du renseignement de sécurité, Michel Coulombe, au sujet de la fusillade du 22 octobre 2014 et de la situation en matière de sécurité au Canada.
Le président américain Barack Obama a qualifié ces attaques de « scandaleuses », après s’être entretenu au téléphone Stephen Harper en mi-journée.
Le chef de l'État français, François Hollande, qui s'exprimait à Paris après une réunion de chefs de gouvernements européens sociaux-démocrates, a évoqué un «acte terroriste odieux qui s'est en plus produit dans un lieu qui est celui de la démocratie, un parlement».
Sur son fil Twitter, le premier ministre britannique David Cameron s’est dit consternée par cette attaque.
À travers un communiqué de presse, sur son site officiel, Didier Reynders, Vice-premier ministre belge aux affaires étrangères, a abhorré cet attentat et a exprimé ses condoléances aux proches et amis de la victime ainsi qu’au Gouvernement canadien
Par ailleurs, toutes les ambassades du Canada à travers le monde ont été exceptionnellement fermées, et Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD)- une organisation américano-canadienne- avait même été placé en État d’alerte.
Voici le récit des événements de la fusillade qui a eu lieu dans la capitale canadienne, le 22 octobre 2014, selon TVA Nouvelles:
09h52: Un tireur ouvre le feu sur un des deux militaires de faction devant le monument aux morts à Ottawa. Ce soldat, blessé grièvement, reçoit sur place un massage cardiaque avant d'être évacué à l'hôpital d'Ottawa.
09h55: Des dizaines de coups de feu éclatent dans l'édifice central du Parlement. Dans une vidéo diffusée ensuite, une forte détonation est entendue avant que des policiers tirent à leur tour et avancent à couvert dans le large couloir central.
10h00: La police alerte sur un probable deuxième «tireur actif» au Parlement.
10h04: Des témoins affirment que l'assaillant qui a fait feu au monument aux morts s'est dirigé vers le Parlement.
10h12: Le Parlement est officiellement bouclé.
10h25: La Gendarmerie royale du Canada demande à la population de se tenir éloignée des bâtiments où siègent les députés et sénateurs canadiens.
10h37: Le premier ministre Stephen Harper est évacué du Parlement vers un lieu sûr. Il assistait à une réunion hebdomadaire des parlementaires du parti conservateur. L'évacuation générale de l'imposant bâtiment victorien débute et un large périmètre de sécurité se déploie autour du Parlement et dans les rues avoisinantes.
10h40: Les chefs des deux principaux partis d'opposition, Thomas Mulcair pour le NPD et Justin Trudeau du Parti libéral, sont évacués du Parlement.
10h40: La police alerte qu'«un tireur est toujours dans la nature» et le personnel du bureau du Premier ministre est informé que «des tireurs sont actifs autour du Parlement».
10h53: La police demande «à la population de se tenir loin des toits et des fenêtres au centre-ville et d'éviter si possible tout le secteur».
11h20: La police confirme la mort d'un assaillant dans le Parlement.
11h45: Un ministre annonce que le militaire blessé par balles au monument aux morts a succombé à ses blessures.
Un peu après 12h15: La défense aérospatiale américano-canadienne (Norad) est placée en état d'alerte.
13h50: Le président américain Barack Obama s'est entretenu avec le premier ministre Stephen Harper, annonce la Maison Blanche.
14h15: «L'opération est toujours en cours», informe la police qui tente «de déterminer l'identité du ou des suspects».
14h30: Le premier ministre canadien Stephen Harper condamne une «attaque méprisable» et prévoit de s'adresser à la Nation plus tard en soirée.
Ces deux attentats terroristes survenaient au moment où les autorités canadiennes s’employaient à multiplier des efforts afin de lutter efficacement contre l’épidémie d’Ebola qui ravage une partie de l’Afrique occidentale, notamment le sud-est de la Guinée en décembre 2013, le Libéria et la Sierra Leone, le Nigeria, le Sénégal, le Mali, même les États-Unis d’Amérique et l’Espagne. C'est la première fois que ce virus, sans traitement connu, entraîne une contamination hors d'Afrique centrale puis hors du continent africain.
Le secrétaire général des nations Unies, Ban Ki-moon avertit que la lutte contre l’épidémie d’Ebola nécessite une aide 20 fois supérieure à celle déployée à l’heure actuelle.
L’organisation mondiale de la santé a donné son aval le 09 octobre à l’envoi de 800 flacons d’un vaccin expérimental contre Ébola offert par le Canada.
« Un premier envoi de fioles du vaccin expérimental canadien contre le virus d'Ébola a été fait le 21 octobre 2014 à destination de l'Organisation mondiale de la Santé, à Genève.
En somme, le gouvernement du Canada s'est engagé à expédier 800 fioles de son vaccin expérimental à l'OMS.
L'Agence de la santé publique du Canada a indiqué qu'il y aura trois vagues d'expédition, par mesure préventive. On veut éviter une mauvaise régulation de la température. Le vaccin doit être conservé dans la glace sèche à une température de -80 degrés Celsius. L'OMS s'occupera de la distribution et de l'utilisation du vaccin.
Mais avant d'agir, elle devra avant tout explorer les questions éthiques et logistiques que soulève le recours aux vaccins et aux traitements expérimentaux chez les humains. Le gouvernement Harper avait annoncé le lancement d'essais cliniques portant sur le vaccin. Ces essais se déroulent aux États-Unis. Ils permettront de recueillir des informations sur l'innocuité du vaccin et sur la dose requise pour stimuler le système immunitaire afin qu'il produise des anticorps anti-Ébola.
Les résultats de ces essais cliniques devraient être connus en décembre. Le gouvernement du Canada conserve les droits de propriété intellectuelle sur le vaccin.
Les autorités sanitaires canadiennes rappellent qu'il n'y a jamais eu de cas de maladie due au virus d'Ébola au Canada. De plus, à leur avis, le risque pour les personnes vivant au Canda demeure faible. », renseigne Radio-Canada.
Par ailleurs, le 19 octobre dernier, le Canada a procédé à sa première grande simulation pour se préparer à une potentielle éclosion du virus Ebola au pays. Une équipe d’intervention rapide du gouvernement a été déployée d’Ottawa à Halifax, a expliqué la ministre fédérale de la Santé, Rona Ambroise, dans un communiqué. Des responsables fédéraux, provinciaux et locaux de la santé publique ont participé à la simulation. Transports Canada a aussi mis à la disposition des membres du groupe quatre aéronefs pour transporter des personnes et de l’équipement, si nécessaire. Un exercice plus modeste avait déjà été exécuté à Ottawa vendredi 17 octobre, au cours duquel les autorités avaient observé la rapidité avec laquelle les équipes pouvaient se rassembler avec l’équipement requis. Le Canada a constitué cinq équipes d’intervention rapide, qui comptent chacune sept experts de divers milieux.
Quoi de plus normal initier, poursuivre et fructifier tranquillement des activités sur le sol canadien, sans effervescence des nerfs, sans stress et peur.