Grand témoignage

 Stephen Harper  (Parti Conservateur, PC), Thomas Mulcair (Nouveau Parti Démocratique, NPD), Justin Trudeau (Parti Libéral, PL) et Elizabeth May ( Parti Vert, PV) ont donné le premier ton à la plus longue campagne électorale

À l’initiative du magazine Maclean’s, hier, jeudi 6 août 2015, à Toronto, en l’absence du chef du bloc Québécois, Gilles Duceppe, quatre chefs des autres principaux partis politiques du Canada, Stephen Harper  (Parti Conservateur, PC), Thomas Mulcair (Nouveau Parti Démocratique, NPD), Justin Trudeau (Parti Libéral, PL) et Elizabeth May ( Parti Vert, PV) ont donné le premier ton à la plus longue campagne électorale de ce pays en débattant des thèmes majeurs portant sur (1) l’Économie; (2) l’Énergie et l’Environnement; (3) l’État de la Démocratie au Canada et les politiques internationales et (4) la Sécurité Intérieure. Les trois premiers dossiers ont dominé les échanges.

Jouant à la défensive, M. Harper soutient que le Canada se démarque des autres nations développées car il enregistre la plus forte croissance économique, un meilleur record de création d’emplois, et de bonnes perspectives économiques

En matière économique, les balles ont fusé de tout bord envers le Premier Ministre Harper qui devait défendre le bilan de 10 ans de gestion. Jouant à la défensive, M. Harper soutient que le Canada se démarque des autres nations développées car il enregistre la plus forte croissance économique, un meilleur record de création d’emplois, et de bonnes perspectives économiques. Globalement, les autres chefs des partis soutiennent que les politiques économiques de M. Harper au cours de dix dernières années sont désastreuses. M. Mulcair, chef du NPD, est même parvenu à lui arracher l’aveu selon lequel le «Canada serait déjà en récession ». Élu, le NPD compte investir dans les infrastructures et les petites et moyennes entreprises afin de stimuler la création d’emplois. Le PL mise quant à lui sur le renforcement de la « Classe Moyenne » en réduisant leurs impôts et augmenter les taxes des plus nantis afin de stimuler la croissance économique. Pour le PV, M. Harper présente un plan économique à haut risque.

M. Trudeau accuse le PC d’appliquer une politique d’autruche car ses politiques en matière d’énergie et d’environnement ne sont pas claires

Sur l’Énergie et l’Environnement, M. Harper et le PC sont accusés de toujours appliquer des politiques controversées foulant au pied le Protocole de Kyoto, par exemple. Qu’à cela ne tienne, M. Harper soutient pour le compte du PC que des efforts sont entrepris dans ce sens avec la réduction des gaz à effet de serre tout en stimulant l’économie nationale. M. Trudeau accuse le PC d’appliquer une politique d’autruche car ses politiques en matière d’énergie et d’environnement ne sont pas claires. Le choix est difficile mas il faut éclairer les Canadiens car les enjeux de l’Économie et l’Environnement ne peuvent être séparés. Pour M. Harper, la Canada va continuer à travailler avec ses voisins, les États-Unis et le Mexique, en vue de coordonner les efforts sur l’Énergie et l’Environnement. C’est le cas du projet KeyStone pour le transport des hydrocarbures. Devant les attaques des autres partis, M. Harper se défend que le projet a subi une évaluation des risques de la part d’Environnement Canada et que le rôle du gouvernement fédéral est celui de « régulation ».

Le NPD, lePL, et le PV accusent le gouvernement conservateur d’un manque de transparence concernant les nominations au Sénat

Concernant l’État de la Démocratie et les politiques internationales, le NPD, le PL, et le PV accusent le gouvernement conservateur d’un manque de transparence concernant les nominations au Sénat. Particulièrement, M. Mulcair a suggéré pince-sans-rire l'évocation de l'"ancien sénat": une manière de classer le sénat dans les archives du pays, de l'enterrer sans procès ni un débat supplémentaire. Deux sujet-surprises se sont invitées au débat, à savoir, la souveraineté du Québec et le double discours du NPD au Canada anglais et au Québec. Le PL a invité le NPD à clarifier sa position concernant la souveraineté dont les Canadiens, y compris les Québécois, ne veulent pas. En effet, M. Trudeau argue que les Québécois veulent plutôt un débat sur l’emploi et le chômage.  

Qui a gagné ce premier débat? Les téléspectateurs pourront librement juger.