La position de ses turboréacteurs double flux lui confère des capacités de décollage et d'atterrissage courts
Portant le Code OTAN « Coaler » et d’origine soviétique, Antonov est un type d’aéronef préféré pour ses performances techniques avérées. L’Antonov 72 (An-72) est lui un biréacteur à ailes hautes et empennage en T dont la position de ses turboréacteurs double flux lui confère des capacités de décollage et d'atterrissage courts.
Possédant une rampe de chargement à l'arrière du fuselage, l'An-72 est un avion-cargo supportant jusqu’à 10 tonnes de marchandises. Il peut, cependant, recevoir 32 passagers installés le long des parois.
An-72 est utilisé pour des missions diverses : Attaque au sol, Évacuation sanitaire, Patrouille maritime, Reconnaissance, Search And Rescue, Surveillance du territoire, Transport de fret, Transport de passagers, Transport tactique, Transport VIP et liaison
Selon Wikipédia, jusque dans les années 1970, le transport tactique soviétique était essentiellement assuré par les appareils de l’avionneur Antonov, notamment la série des Antonov An-24, An-26 et An-30. Tous ces appareils étaient propulsés par des moteurs à hélices. Aussi, l’apparition à la fin des années 1970 d’un Antonov équipé de moteurs à réaction fit-elle sensation. Et plus encore que sa motorisation, c’était son aspect même qui retint l’attention de nombreux observateurs.
Curieusement, l’Antonov An-72 ressemblait quelque peu au Boeing YC-14. Il est possible que les Soviétiques soient parvenus à se procurer des données sur le projet, et notamment sur le concept Upper Surface Blowing
Au début des années 1970, l’US Air Force avait lancé un programme nommé Advanced Medium STOL Transport (AMST). Ce programme, suivi de près par l’agence spatiale américaine, la NASA, avait pour objet la conception d’un appareil de transport tactique, utilisant les théories développées par le génial ingénieur aérodynamicien roumain Henri Coanda. Deux appareils prirent part à la compétition, remportée par le Boeing YC-14. Malheureusement, l’US Air Force estima finalement plus utile de renforcer sa flotte de Lockheed C-130 Hercules et d’investir dans le transport stratégique, avec le C-17 Globemaster III.
Curieusement, l’Antonov An-72 ressemblait quelque peu au Boeing YC-14. Il est possible que les Soviétiques soient parvenus à se procurer des données sur le projet, et notamment sur le concept Upper Surface Blowing : ce procédé consistait à envoyer l’air éjecté par les réacteurs sur les extrados de l’aile, ce qui permettait d’excellentes performances en matière de décollage et d’atterrissage court (ADAC).
L’Antonov An-72 décolla pour la première fois le 22 décembre 1977. Mais il fallut ensuite près de huit années aux Soviétiques pour en lancer la production en série, dans l'usine de Kharkov en Ukraine. Cette production tardive explique que seuls un peu plus de 200 exemplaires aient été produits, les premiers entrant en service aux alentours de 1985. Une chaîne de production fut installée en Russie en 1993, à Omsk, mais peu d’appareils en sont sortis : selon les données fournies par le Ministère russe de l’Industrie et de l’Énergie pour les années 2002 à 2004, 2 appareils en 2002 et 1 seul en 2004. Aussi peut-on considérer aujourd’hui l’An-72 comme un appareil ukrainien.
L’Antonov An-72, baptisé Coaler par l’OTAN, est très représentatif de la production soviétique. Il s’agit d’un bimoteur à aile haute et légèrement en flèche, avec un empennage en T. Il a été conçu pour effectuer des missions de transport tactique, partout et par tous les temps. Pour affronter tous les terrains possibles, le Coaler dispose d’un train d’atterrissage comportant deux doubles jambes à roues indépendantes s’escamotant dans deux petits carénages latéraux et d’une jambe avant à deux roues.
Les deux moteurs sont installés sur l’aile, ce qui réduit considérablement les risques d’absorption d’objets ou de sable au sol. Le déchargement des cargaisons s’effectue par le biais d’une porte arrière et d’une rampe, celle-ci formant un angle de 15° avec l’appareil quand elle touche le sol. La soute est haute de 2,20 mètres, large de 2,50 mètres (2,15 mètres au sol, en raison des carénages latéraux) et capable de transporter 7,5 tonnes de fret, ou 52 passagers.
De part et d’autre de la porte arrière, deux ailerons latéraux ont été installés. Ils sont destinés à réduire les turbulences près de la queue, et autorisent le largage de parachutistes ou de caisses soutenues par des parachutes. Pour assurer la meilleure capacité ADAC possible, l’An-72 est équipé de volets hypersustentateurs à double fente et de becs sur toute la longueur du bord d’attaque. Il est ainsi en mesure de décoller sur de très courtes distances. Ainsi pourvu, le Coaler est un appareil de transport tactique remarquable, qui aurait pu faire une belle carrière si l’Union Soviétique ne s’était pas écroulée en 1991.
L’An-74 ne diffère dans son allure extérieure de l’An-72 que par d’infimes détails, comme la présence d’une vitre bombée de chaque côté de l’avant du fuselage
Outre la version de transport, Antonov travailla sur d’autres versions, parfois très originales eu égard à la vocation première de l’An-72. Mais le gros du travail porta sur la conception d'une version améliorée du Coaler, l’An-74, à partir de 1986. Ce dernier fut à l’origine étudié pour servir dans les milieux arctiques, dans le nord de l'Union Soviétique. Les représentants d’Antonov ne se privent pas d’indiquer que cet appareil peut opérer à des températures allant de – 60 à + 40 degrés Celsius, ce qui peut se vérifier aisément par l’activité de plusieurs Coaler dans les champs d’hydrocarbures de la compagnie Gazprom, près du Cercle Polaire.
L’An-74 ne diffère dans son allure extérieure de l’An-72 que par d’infimes détails, comme la présence d’une vitre bombée de chaque côté de l’avant du fuselage. Il est également un peu plus lourd, les variantes An-74TK et An-74T ayant une masse maximale au décollage de 36,5 tonnes. Les vraies différences se situent ailleurs. L’avionique de l’An-74 est plus moderne, ceux actuellement proposés à la vente incorporant ainsi des systèmes de navigation par satellite et un cockpit tout écran. L’équipage peut aussi être réduit à quatre personnes.
Armée de l'air angolaise (Força Aérea Nacional Angolana, Angola) : Antonov An-72 (9 exemplaires) et Antonov An-74 (un seul exemplaire)
C’est surtout au niveau des performances que l’An-74 se distingue de son ainé. L’An-74T-100 de transport (ainsi que l’An-74TK-100 fret/passagers) peut emporter jusqu’à 10 tonnes de fret sur près de 1 500 kilomètres, là où l’An-72 transportait 7,5 tonnes sur 860 kilomètres. La version AN-74-200D de transport VIP dispose même d’un rayon d’action de 5 000 kilomètres. Ces nouveaux appareils se vendent plutôt bien à l’exportation, tirant profit de leurs qualités intrinsèques, mais aussi de leur prix à l’achat : on estime qu’un An-74 neuf vaut à l’heure actuelle entre 15 et 20 millions de dollars, soit environ un tiers de moins qu’un C-27J.
Voici les pays exploitant actuellement l’Antonov-72 et autres variétés :
1. Armée de l'air angolaise (Força Aérea Nacional Angolana, Angola) : Antonov An-72 (9 exemplaires) et Antonov An-74 (un seul exemplaire)
2. Armée de l'air égyptienne (Al Quwwat Al Jawwiya Il Misriya, Egypte) : Antonov An-74TK-200 (exemplaires)
3. Armée de l'air équatoguinéene (Fuerzas Armadas de Guinea Ecuatorial, Guinée Equatoriale) : Antonov An-72 (un seul exemplaire depuis 2009) et Antonov An-72P (un seul exemplaire depuis 2009)
4. Gardiens de la Révolution Islamique Iranienne (Iranian Revolutionary Guard Corps Air Force, Iran) : Antonov An-74TK-200 (12 exemplaires dont 9 en service)
5. Armée de l'air kazakhe (Kazakhstan) : Antonov An-72 (2 exemplaires) et Antonov An-74TK-200 (un seul exemplaire pour Transport VIP)
6. Gardes-frontières kazakhs (Kazakhstan) : Antonov An-72-100 (un seul exemplaire et Antonov An-74T-200A (un seul exemplaire depuis mai 2014)
7. Armée de l'air moldave (Fortele Armate ale Republicii Moldova, Moldavie) : 2 exemplaires
8. Armée de l'air russe (Russie) : Antonov An-74 (39 exemplaires dont 26 en service)
9. Aéronavale russe (Russie) : Antonov An-72 (6 exemplaires)
10. Armée de l'air soudanaise (Soudan) : Antonov An-74 (un seul exemplaire pour Transport VIP)
11. Armée de l'air turkmène (Turkménistan) : Antonov An-74TK-200 (2 exemplaires depuis septembre 2011)
12. Armée de l'air ukrainienne (Ukraine) : Antonov An-74TK-300 (un seul exemplaire en service pour Transport VIP)